(BFM Bourse) - Le groupe de jeux vidéo chute à Wall Street après avoir annoncé le report du prochain opus de la série. Ce délai doit permettre de peaufiner un jeu très attendu et crucial pour l'avenir boursier du groupe américain.
Dans l'industrie du jeu vidéo, les reports de titres phares plombent souvent les studios en Bourse. Les multiples retards de "Cyberpunk 2077" ont fait vaciller à de multiples reprises le polonais CDProjekt, connu pour "The Witcher 3" et coté à Varsovie. Idem, plus récemment pour Ubisoft et "Assassin's Creed Shadows".
Le cas se présente à nouveau avec Take Two Interactive, maison-mère de Rockstar Games, l'éditeur et développeur de la franchise Grand Theft Auto (GTA), célèbre série de jeux d'actions.
Comme en mai dernier, son action chute à Wall Street après l'annonce d'un délai supplémentaire pour la sortie de GTA 6, le dernier opus de la franchise. En préouverture à Wall Street ce vendredi 7 novembre, l'action perd 5%.
Précédemment prévu pour mai 2026, la sortie du jeu vidéo est désormais programmée pour le 19 novembre 2026.
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Le successeur d'un cador
"Nous sommes désolés d'ajouter encore un peu plus de temps à ce qui a déjà été une longue attente, mais ces mois supplémentaires nous permettront de terminer le jeu avec le niveau de finition que vous attendez et méritez", a déclaré Rockstar Games dans un post sur X.
GTA 6 est peut-être le jeu le plus attendu de tous les temps, notamment en raison du succès de son illustre prédécesseur, GTA 5.
Sorti en 2013, cet épisode s'est vendu à 220 millions d'unités, ce qui en fait le jeu le plus vendu de tous les temps derrière le très particulier Minecraft (plus de 350 millions d'exemplaires selon VGChartz qui cite le Guinness Book des records).
Plus largement, la franchise GTA s'est écoulée à près de 460 millions d'exemplaires depuis le lancement du premier jeu en 1997.
Take-Two n'a donc pas le droit à l'erreur, d'où le report de la sortie. "Il est important de prendre le temps nécessaire pour développer et perfectionner le jeu, car les jeux développés à la hâte et présentant des défauts ne parviennent généralement jamais à rattraper leur retard ni à atteindre leur potentiel commercial", a déclaré à Reuters Wyatt Swanson, analyste chez D.A. Davidson & Co.
Le cas s'était notamment présenté avec le jeu "Star Wars Outlaws" d'Ubisoft, sorti à l'été 2024. Le groupe français avait lui-même reconnu que le titre présentait des défauts de qualité à sa sortie et les ventes se sont avérées décevantes.
Une action à "pile ou face" ?
En mai, la société d'investissement Konvoy s'était risquée à livrer des projections sur les ventes de GTA V. L'entreprise arrivait à 7,6 milliards de dollars de revenus réalisés sur les 60 premiers jours de commercialisation du jeu, avec 85 millions d'unités écoulées, sur la base d'un prix de 80 dollars.
Pour le seul premier jour de sortie du jeu vidéo, Konvoy retenait 2 milliards de dollars (en incluant 800 millions de dollars de précommandes).
Pour donner un ordre de comparaison, pour l'ensemble de son exercice clos en mars prochain, Take Two s'attend à générer entre 6,38 et 6,48 milliards de dollars de revenus.
Ce qui souligne une nouvelle fois combien l'action Take Two demeure ultra-dépendante du succès de GTA 6.
"Dans un avenir prévisible, la fortune de Take-Two devrait principalement dépendre du succès de sa franchise Grand Theft Auto. Cela nous rend inquiets", écrivait en août Morningstar.
"À court terme, acheter son action revient à jouer à pile ou face, car le cours dépendra uniquement des performances de Grand Theft Auto 6 (…) par rapport aux attentes. Nous sommes convaincus que ce jeu sera l'un des plus grands succès de tous les temps, mais s'il dépasse les attentes, le cours de l'action pourrait s'envoler, tandis que des résultats décevants pourraient le faire chuter", développe encore l'intermédiaire financier.
"En fin de compte, les perspectives de Take-Two seront toujours plus spéculatives que nous le souhaiterions, car nous pensons qu'elles dépendront toujours du développement du prochain grand succès", conclut-il.