(BFM Bourse) - Le géant suisse de l'agroalimentaire progresse à la Bourse de Zurich après avoir annoncé des revenus trimestriels supérieurs aux attentes, ce qui lui permet de reconduire ses perspectives 2025.
Nestlé a connu une rentrée agitée. Le mois dernier, le géant suisse de l'agroalimentaire a licencié son son directeur général en raison d'une "relation amoureuse non déclarée avec une subordonnée directe" et a dû encaissé la démission de son président quelques semaines plus tard.
Le groupe qui a plus de 2.000 marques nage en eaux troubles depuis plusieurs années. Depuis la mi-2022, Nestlé a pâti d'un sévère coup de frein de sa croissance. Fin juillet, la société avait dévoilé un repli de 1,8% de son chiffre d'affaires en données publiées, ce qui s'avérait inférieur aux attentes.
Dans ce contexte, le groupe était attendu au tournant sur la teneur de ses performances financières annoncées ce jeudi 16 octobre, avec à sa tête un état major remanié. Et pour le plus grand plaisir des investisseurs, Nestlé a créé la surprise, avec une activité estivale qui est ressortie supérieure aux attentes.
Une croissance supérieure aux attentes
Entre juillet et fin septembre, le chiffre d'affaires a progressé de 4,3% en données comparables à 21,641 milliards de francs suisses. Ce qui est bien au-dessus des prévisions des analystes financiers qui s'attendaient en moyenne à une progression du chiffre d'affaires de 3,7% en données comparables.
Oddo BHF remarque que la croissance en données comptables du troisième trimestre s’améliore clairement par rapport au premier trimestre (+2,8%) et au deuxième (+3%) grâce à l‘effet volume/prix de 1,5%.
"Au troisième trimestre, Nespresso affiche les meilleurs résultats, soutenus par ses performances aux États-Unis. Nous constatons certains effets de décalage au cours du trimestre, dont l'ampleur n'est toutefois pas encore quantifiée. La croissance de Nestlé Health Science a également dépassé les attentes, grâce à la forte croissance d'Active Nutrition et à l'amélioration de la dynamique de Nature's Bounty. L'examen stratégique de ses marques grand public et économiques dans le domaine des compléments alimentaires est toujours en cours", détaille Royal Bank of Canada.
"Au-delà de la bonne surprise sur la croissance organique du troisième trimestre, nous constatons que toutes les catégories et toutes zones géographiques, à l’exception de la Chine, affichent un volume/mix positif au troisième trimestre même si cela reste sous les niveaux que l’on est en droit d’attendre d’un groupe comme Nestlé ", remarque de son côté Oddo BHF.
"Ce troisième trimestre devrait être bien accueilli, il est au-dessus des attentes, de qualité au regard du volume/mix et préserve le statu quo de court terme ce dont Nestlé a le plus besoin", indiquait l'intermédiaire financier avant l'ouverture des marchés.
Effectivement, Nestlé bondit encore de plus de 8% à la Bourse de Zurich. Le groupe a aussi confirmé ses objectifs pour l'année en cours et relevé son objectif de réductions de coûts à horizon 2027.
Des perspectives confirmées
Nestlé confirme ses objectifs 2025 à savoir une croissance organique supérieure à celle de 2024, (2,3%) et une marge opérationnelle courante égale ou supérieure à 16%. Ce chiffre tient compte des effets négatifs des tarifs douaniers et des taux de change actuels.
En marge de cette publication Philipp Navratil, le nouveau directeur général de Nestlé qui a pris ses fonctions le mois dernier, a indiqué donner une "priorité à la croissance". Royal Bank of Canada salue l'ambition de Philpp Navratil de promouvoir une culture qui n'accepte pas la perte de parts de marché et qui récompense la réussite, ce qui semble plus affirmé qu'auparavant.
"Le monde évolue et Nestlé doit s'adapter plus rapidement", ce qui impliquera "de prendre des décisions difficiles, mais nécessaires, pour réduire les effectifs", a-il aussi déclaré. La société a ainsi annoncé la suppression de 16.000 postes au niveau mondial au cours des deux prochaines années.
Nestlé a ainsi relevé son objectif de réduction de coûts d'ici 2027, à 3 milliards de francs suisses contre 2,5 milliards précédemment.