PARIS (Reuters) - Lagardère confirme son intention de céder sa part de 20% de Canal+, au dernier jour de la fenêtre annuelle d'exercice de son option de vente à Vivendi, qui détient le solde du capital de la chaîne cryptée.
En vertu d'un pacte d'actionnaires conclu entre les deux groupes, qui prévoyait jusqu'en 2014 une fenêtre annuelle d'exercice de vente, Vivendi dispose d'un droit de refus et les deux parties doivent se mettre d'accord sur le prix de la participation, faute de quoi Lagardère pourrait céder ses actions sur le marché.
La participation de Lagardère dans Canal+ est valorisée en moyenne entre 1,2 et 1,4 milliard d'euros par des analystes, mais CM-CIC l'a chiffrée à 1,05 milliard, jeudi dans une note.
Plusieurs analystes estiment donc que Vivendi devrait offrir à Lagardère un prix inférieur à celui qu'il a payé récemment aux autres actionnaires minoritaires de Canal, M6 et TF1.
Vivendi a racheté en février 5,1% du capital de Canal à M6 pour 384,2 millions d'euros et avait mis la main en fin d'année dernière sur les 9,9% que détenait TF1 pour 744 millions.
BAISSE DU TITRE LAGARDÈRE
Pour Lagardère, cette cession, lorsqu'elle sera confirmée, devrait être bien accueillie car elle réduit le caractère de conglomérat du groupe et sa décote de holding, estimait Credit Suisse avant l'annonce de ce projet.
Pour l'heure, le titre Lagardère perdait 2,3% à 31,905 euros vers 12h40. Il a progressé de quelque 13% depuis que l'homme d'affaires franco-américain Guy Wyser-Pratte a engagé le 25 mars une bataille avec la direction du groupe Lagardère pour mettre fin au statut de société en commandite par actions et pour se faire nommer au conseil de surveillance.
En dehors des prises de bénéfices, cette baisse du titre reflète également les incertitudes sur la cession effective de la participation à Vivendi, soulignent des intervenants.
"Vivendi et Lagardère s'affrontent depuis un moment sur la question de la part dans Canal Plus. Ce n'est que le début des discussions; savoir si elles vont aboutir, c'est une autre paire de manches", observe un analyste basé à Londres.
Vivendi, dont le titre est quasi stable à 19,95 euros, a quant à lui pour stratégie de racheter les participations minoritaires dans les groupes qu'il contrôle.
En dehors de Canal, il souhaite également reprendre la part de 44% détenue par le groupe britannique Vodafone dans l'opérateur télécoms français SFR.
Marie Mawad et Jean-Michel Bélot, avec la contribution de Leila Abboud, édité par Dominique Rodriguez
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