(BFM Bourse) - Le laboratoire vétérinaire a fait état d'un ralentissement sa croissance au troisième trimestre, avec un effet de déstockage aux Etats-Unis qui a été supérieur aux attentes des analystes. Virbac maintient malgré tout ses objectifs annuels.

Mi-septembre, Virbac avait contenté le marché en annonçant des résultats semestriels solides contrairement à son concurrent Vetoquinol qui avait dévoilé un premier semestre terne, accompagné de perspectives floues.

Mais en l'espace d'un petit mois, la perception des investisseurs a changé sur le groupe basé à Carros, qui a donc fait état d'un ralentissement de sa croissance au troisième trimestre. Cette baisse de régime est sanctionnée par le marché, le titre du laboratoire vétérinaire redonnant 8,60% ce vendredi, ce qui constitue la plus forte baisse du SBF 120.

Un net ralentissement de l'activité

Entre juillet et septembre 2024, Virbac a réalisé un chiffre d'affaires de 339 millions d'euros, en hausse de 7,7% sur un an en données publiées par rapport à la même période de l'année 2023. A taux de change et périmètre constants, la croissance a augmenté de 3,4%.

Ce niveau de croissance en données comparables marque surtout une franche décélération par rapport aux trimestres précédents (+13,1% au deuxième trimestre et +9,7% au premier trimestre). Le ralentissement de la croissance "était attendu mais dans une moindre mesure", avance Oddo BHF qui tablait pour sa part sur une croissance organique de 5,4% au troisième trimestre.

Virbac explique que la performance de ce trimestre a souffert d'un effet de base défavorable. Le groupe rappelle que son activité avait enregistré un fort rebond sur le troisième trimestre 2023 faisant suite à deux effets ponctuels défavorables (limitation de capacités de production de vaccins chiens et chats et cyberattaque survenue en juin 2023).

Par zones géographiques, c'est l'Amérique du Nord qui accuse le coup, avec un chiffre d'affaires en repli de 6% à taux de change et périmètre constants. L'activité du groupe dans la région a été essentiellement pénalisée par un effet de déstockage transitoire chez un ses distributeurs. Ce qui "surprend un peu", note Oddo BHF.

Tout comme l’activité en région "Pacifique" ,qui enregistre une baisse marquée de -25,4% à taux de change et périmètre constants. Virbac explique que les ventes dans la région ont été pénalisées par une conjoncture défavorable en Australie sous l’effet anticipé de facteurs climatiques et macroéconomiques contraignants pour le marché des animaux d’élevage.

"Heureusement, sur la période, l’Europe prépondérante au mix (40% du chiffre d'affaires 2023) maintient une croissance soutenue (+11,8% à taux de change et périmètre constants ) dans la continuité du premier semestre", avance TP ICAP Midcap.

Des objectifs annuels confirmés

En dépit d'une activité estivale au ralenti, Virbac confirme ses perspectives pour l'année 2024, relevées une première fois en juillet dernier. La société prévoit une croissance du chiffre d’affaires à taux et périmètre constants entre 7% et 9%.

"Cette prévision de croissance induit un quatrième trimestre autour de 4,5-5%, ce qui nous semble, d’un côté, réaliste compte tenu du momentum (dynamique, NDLR) spécifique à Virbac et du marché (prix/volumes), mais pas réellement dépassable au vu de l‘organique du troisième trimestre, sauf à voir un restockage aux Etats-Unis", estime Oddo BHF.

"La guidance (les perspectives, NDLR) annuelle est cependant maintenue et crédibilisée par les ventes à neuf mois et les résultats du premier semestre", avance pour sa part TP ICAP Midcap.

Toujours pour 2024, Virbac table aussi sur un ratio de "résultat opérationnel courant avant amortissement des actifs issus d’acquisitions" (Ebit ajusté) sur chiffre d'affaires autour de 16% à taux de change constants.

La contribution des récentes opérations de croissance externe est toujours attendue autour de 5,5 points de pourcentage sur la croissance du chiffre d’affaires avec un impact légèrement positif sur sa rentabilité. Ainsi, la croissance du chiffre d’affaires est attendue entre 12,5% et 14,5% à périmètre réel et taux de change constants.

Virbac est aussi optimiste sur sa position de trésorerie, qui devrait s’améliorer de 60 millions d'euros à fin décembre 2024. Cet objectif s'entend hors acquisitions.

"Compte tenu de 'l’upside' (potentiel de hausse) de 7% que nous calculons (objectif de cours inchangé à 414 euros) et avec des effets de base devenant -pour quelques trimestres sans doute- plus exigeants, nous retirons la valeur de notre liste de convictions European Midcaps, après une contribution décente (environ +17%)", conclut Oddo BHF, qui maintient sa recommandation à "surperformance" sur le dossier.