(BFM Bourse) - Nous tentons aujourd'hui un difficile parallèle entre la chute enregistrée jeudi par Ubisoft (-6% à la mi-journée) et la montée en puissance de l'américain Electronic Arts (EA) dans le tour de table d'Ubisoft. Précisément, l'AMF a rapporté mercredi qu'EA, par le jeu des droits de vote doubles détenait désormais 24.86% des droits de vote d'Ubisoft, pour une participation de 15.37% du capital. L'éditeur américain pèse donc plus lourd que la famille Guillemot au sein de l'éditeur français de jeux vidéo.

Voilà qui devrait logiquement relancer les rumeurs de rachat d'Ubisoft par Electronics Arts. Il ne semble pourtant pas que cela soit l'hypothèse jouée aujourd'hui par le marché.

A l'inverse, le titre Gameloft bénéficie d'un regain d'intérêt manifeste. Il a franchi ce matin à l'ouverture les 7 euros. Cet arbitrage Gameloft/Ubisoft peut laisser penser, pour l'heure tout du moins, que les investisseurs croient davantage au scénario d'un rachat de Gameloft plutôt que d'Ubisoft.

Il est vrai que la cession récente par Ubisoft des 18.89% du capital qu'il détenait dans Gameloft a laissé quasiment sans défense le numéro deux mondial des jeux vidéo pour téléphones mobiles.

Sur le sujet, un analyste contacté le 20 juillet dernier par Tradingsat.com déclarait : « J'ai toujours pensé qu'Ubisoft vendrait ses titres Gameloft quand la famille fondatrice aura peur qu'Ubisoft passe sous contrôle étranger ». En cas d'offre hostile sur Ubisoft, le prédateur ne mettra ainsi la main que sur une seule des deux sociétés fondées par la famille Guillemot. Face à la pression d'EA, celle-ci aurait donc choisi d'axer sa défense sur les jeux vidéo, donc sur Ubisoft. Ce qui pourrait expliquer le mauvais comportement du titre aujourd'hui.

La question suivante est alors de savoir si Gameloft peut susciter l'intérêt d'Electronic Arts. Cette hypothèse ne choque pas Charles Louis Planade, de chez Arkeon Finance. « Les dernières publications ont montré que Gameloft rattrapait rapidement Electronics Arts sur le marché des jeux pour téléphones mobiles », nous explique l'analyste, qui n'exclut donc pas que l'américain puisse éprouver le désir de se renforcer sur ce segment d'activité. « Lorsqu'ils [Electronics Arts] font quelque chose dans le jeu vidéo, c'est pour être leader », souligne-t-il.