par Katia Goloubkova
MOSCOU (Reuters) - Total fait désormais figure de partenaire étranger favori de la Russie dans le domaine de l'énergie, le Premier ministre Vladimir Poutine ayant invité le groupe français à participer à plusieurs grands projets gaziers.
A l'issue d'une rencontre avec le directeur général de Total, Christophe de Margerie, le chef du gouvernement russe s'est félicité de la possible participation du groupe aux futures étapes du développement du champ géant de Chtokman, un projet dirigé par le monopole public russe Gazprom.
Total est déjà associé à la première phase de Chtokman, qui implique des investissements estimés à 25 milliards de dollars (17,8 milliards d'euros). Le groupe détient 25% du capital de la société chargée de la première phase du projet.
Peu après, Total a annoncé la signature d'un protocole d'accord avec une autre compagnie russe, Novatek sur le développement en commun du gisement de gaz de Termokarstovoye.
Il y a quelques jours, Total avait annoncé le début d'une nouvelle ère dans ses relations avec les groupes russes, après l'entrée de Loukoil au capital de l'une de ses raffineries aux Pays-Bas.
"Je ne pense pas qu'il soit difficile de travailler en Russie. Il suffit d'apprendre, il suffit d'apprendre à travailler efficacement avec Gazprom", a dit mercredi Christophe de Margerie.
Les relations de Total avec les autorités russes ont connu des hauts et des bas au fil des ans mais elles se sont sensiblement améliorées depuis que le groupe français est devenu l'un des principaux partenaires de Gazprom dans le projet Chtokman, l'un des plus grands champs gaziers du monde, situé en mer de Barents.
Pour les analystes, le choix d'associer un groupe français à ce projet correspondait à la volonté du Kremlin de montrer qu'il n'avait pas l'intention de laisser les compagnies américaines et britanniques investir dans le secteur russe de l'énergie alors que les relations diplomatiques de Moscou avec Washington et Londres étaient plutôt tendues.
TOTAL SOUHAITE INVESTIR DAVANTAGE EN RUSSIE
Christophe de Margerie a précisé avoir déjà eu des discussions avec le directeur général de Gazprom, Alexei Miller, sur une éventuelle participation de Total au projet de gaz naturel liquéfié de Yamal.
"Nous sommes tout à fait prêts à investir davantage dans l'économie russe, en partenariat avec le gouvernement russe et des compagnies russes", a-t-il ajouté.
Le gisement gazier de Yamal, pour l'exploitation duquel les estimations d'investissement atteignent 60 milliards de dollars, pourrait produire 250 milliards de mètres cubes de gaz par an à partir de 2020. Moscou table sur ce champ pour fournir la majeure partie de ses exportations vers l'Europe dans les décennies à venir.
Gazprom avait laissé entendre qu'il pourrait s'associer à des étrangers sur ce projet mais qu'il développerait seul les prochaines étapes de Chtokman.
"Je sais que vous avez proposé de développer notre coopération et de participer non seulement à la phase en cours du projet (Chtokman) mais aussi aux prochaines. C'est tout à fait possible", a déclaré le Premier ministre russe à Christophe de Margerie.
L'accord conclu par Total avec Novatek permettra au français de prendre 49% de Terneftegas, jusqu'alors filiale à 100% de Novatek qui détient la licence d'exploration et de production du champ de Termokarstovoye.
Ce gisement situé dans la région arctique des Yamalo-Nenets, est estimé à 47,3 milliards de mètres cubes, l'équivalent d'un an de consommation de gaz de la France, et 10,3 millions de tonnes de condensats.
Novatek et Total mèneront des études complémentaires du gisement avec pour objectif de lancer le projet en 2011, a précisé Total dans un communiqué.
Christophe de Margerie a dit espérer que la Russie ouvre le projet Yamal à des étrangers.
"Je sais qu'aucune décision n'a encore été prise à ce sujet. Mais je veux profiter de cette opportunité pour dire que ce projet est très intéressant pour nous", a-t-il ajouté.
Version française Gregory Schwartz et Marc Angrand
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