PARIS (Reuters) - Total reste engagé dans le développement du champ gazier iranien South Pars, a déclaré jeudi Jean-Jacques Mosconi, directeur "stratégie et intelligence économique" du groupe pétrolier, démentant les annonces de l'agence de presse officielle iranienne.
"Nous sommes toujours engagés dans ce projet et plus particulièrement dans South Pars 11 et dans le terminal de gaz naturel liquéfié", a-t-il déclaré lors d'une interview accordée à Reuters à l'occasion d'un sommet sur l'énergie.
"Nous n'avons pas pour habitude d'entrer dans un projet majeur sans être un opérateur clé, notre rôle ne peut pas changer profondément (...), ce qui implique une participation clé dans le projet", a-t-il ajouté.
L'agence de presse officielle Iranienne Irna a annoncé mercredi que Total était remplacé par la China National Petroleum Corporation (CNPC) pour le développement de la phase 11 de South Pars, ce qui se serait traduit par la signature d'un contrat de 4,7 milliards de dollars (2,9 milliards d'euros) entre Téhéran et CNPC pour développer une partie de ce champ gazier .
Jean-Jacques Mosconi a toutefois ajouté que les conditions économiques et politiques proposées par l'Iran pour développer les champs gaziers n'étaient toujours pas suffisamment attractives mais que les discussions avec les autorités iraniennes n'avaient jamais cessé.
DÉSACCORDS
Le groupe français précise sur son site internet que South Pars, d'une superficie de plus de 1.300 km2, est "l'un des plus importants gisements de gaz naturel au monde".
Total a signé un protocole d'accord avec la National Iranian Oil Company (NIOC) pour le développement de la phase 11 de ce gisement situé au large des côtes iraniennes non loin du Qatar, mais les modalités du contrat ont suscité des désaccords.
Le directeur général de la NIOC, Seifollah Jashnsaz, avait dit en mars que Total avait perdu du temps sur cette phase 11 et qu'un nouvel associé - dont il n'avait pas dévoilé le nom à l'époque - participerait au projet avec "une participation majeure".
L'Iran dispose des deuxièmes réserves mondiales de gaz naturel après la Russie mais les sanctions imposées par les Etats-Unis et l'Onu freinent le développement de l'exportation.
Pour tenter d'isoler Téhéran en raison de son programme nucléaire, le gouvernement français et le précédent gouvernement américain ont fait pression sur les pétroliers occidentaux pour les inciter à ne pas traiter avec l'Iran.
Téhéran suscite parallèlement l'intérêt de groupes chinois et indiens, jugés moins sensibles à de telles pressions occidentales.
Marie Maitre, Muriel Boselli et Benjamin Mallet, édité par Pascale Denis
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