par Benjamin Mallet
ABERDEEN (Royaume-Uni) (Reuters) - Total mise sur les baisses de coûts et les découvertes de nouveaux champs pour conforter ses perspectives en mer du Nord britannique, a déclaré jeudi Roland Festor, directeur général de l'exploration et production du groupe au Royaume-Uni.
Implantée depuis 1955 au Royaume-Uni, la compagnie pétrolière française y a produit en moyenne 213.000 barils équivalent pétrole par jour en 2008 - soit près de 9% de la production d'hydrocarbures du groupe - et environ 10% du gaz et du brut de la région sur la période 2004-2008.
Roland Festor a néanmoins évoqué, à la veille d'une visite de plates-formes organisée pour la presse, "une région mature, un déclin de la production et des coûts techniques qui ont considérablement augmenté entre 2006 et 2008-2009".
Ces coûts, à un niveau de 30 dollars par baril en moyenne, sont notamment dus à un manque de concurrence chez les groupes de services pétroliers, à de niveaux de rémunérations très élevés ou encore à des contrats négociés dans l'euphorie du contexte de prix records du pétrole en 2008, a-t-il estimé.
Evoquant le budget 2009 de la filiale Total E&P UK - 1,2 milliard de livres -, Roland Festor a précisé : "On a eu des consignes extrêmement claires de notre 'top management'. Il faut absolument réduire les coûts opératoires d'environ 20%. On a sorti de notre budget tout ce qu'on pouvait sortir sans trop affecter notre production, on a renégocié tous les contrats où on a pu."
RENOUVELER LES RÉSERVES
La production de gaz et de pétrole du Royaume-Uni - passée de 2,9 millions de barils par jour en 2006 à 2,6 millions en 2008 - est attendue à un niveau de 2,5 millions en 2009 et seulement 10 puits d'exploration et d'appréciation devraient être creusés dans la région en 2010 contre 108 en 2008, a-t-il souligné.
"Si on arrêtait d'investir, les déclins de production sont tels que, dans quelques années, la situation qu'on a connue en 2008 risque de se reproduire en pire. Il est très important que l'on puisse avoir des conditions de coûts de développement et de fiscalité qui nous permettent de continuer à préparer le futur."
Total, dont la production au Royaume-Uni est constituée à deux tiers de gaz et à un tiers de pétrole, mise avant tout sur l'exploration pour prolonger l'exploitation de ses plates-formes existantes et en implanter de nouvelles.
"Plus on produit et plus on mange notre gâteau, nous sommes obsédés tous les jours par le renouvellement de nos réserves", a déclaré Roland Festor.
Environ 82% de la production de Total au Royaume-Uni provenait en 2008 des deux principales zones développées par le groupe dans le secteur, Alwyn et Elgin-Franklin.
Selon le groupe, cette dernière zone renferme les plus grandes réserves prouvées restantes en mer du Nord britannique et joue à ce titre un rôle clé dans la sécurité d'approvisionnement du Royaume-Uni.
Son exploitation, qui a démarré en 2001, illustre les défis technologiques et financiers que doit aujourd'hui relever l'industrie pétrolière, contrainte d'extraire l'or noir dans des conditions toujours plus difficiles.
Elgin-Franklin impose en effet à Total d'exploiter des réservoirs à plus de 5 kilomètres de profondeur et sous environ 90 mètres d'eau, dans des conditions extrêmes de pression (1.100 bars) et de température (190° C).
A l'ouest des îles Shetland, le groupe développe les champs gaziers de Laggan-Tormore, dont il estime que la mise en production prévue en 2014 pourrait susciter des projets d'exploration de la part de ses concurrents.
Roland Festor a également estimé que la récente baisse de taxes sur l'industrie pétrolière décidée par le gouvernement britannique constituait "un signal sympathique" mais insuffisant car trop restrictif dans ses conditions d'application.
Edité par Jean-Michel Bélot
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