par Matt Gil

PARIS (Reuters) - Christophe de Margerie, directeur général de Total, a estimé mercredi que le prix du baril de pétrole ne pouvait pas tomber beaucoup plus bas, tout en appelant les pays de l'Opep à soutenir les cours.

"Je ne pense pas qu'ils puissent aller beaucoup plus bas", a-t-il déclaré lors d'une conférence sur le pétrole à Paris.

Il a cependant appelé l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) à envoyer un message fort au marché du pétrole lors de leur prochaine réunion du 17 décembre à Oran (Algérie).

"S'ils ne font pas passer un message clair cette fois-ci, (les prix vont) continuer à baisser et ils seront les premiers à en souffrir", a-t-il dit, ajoutant qu'il ne faudrait pas non plus que le baril remonte brutalement vers les 100 dollars.

D'après lui, le mieux serait que les prix remontent "doucement" vers les 80-90 dollars le baril pour encourager l'investissement dans des projets d'exploration et éviter une nouvelle crise.

Le baril de brut léger américain a gagné plus de 3% mercredi pour se traiter aux alentours de 43,50 dollars le baril, après avoir atteint un plus haut record de plus de 147 dollars mi-juillet.

Malgré le contexte actuel de récession mondiale, forcément difficile à traverser, le groupe pétrolier ne diminuera que "de quelques points de pourcentage" ses investissements en valeur, a poursuivi Christophe de Margerie.

"Il y a un moment difficile à passer. Nos cash flow vont diminuer, nos résultats vont se réduire, c'est normal vu la manière dont ils se sont fortement améliorés quand les prix étaient élevés", a-t-il déclaré.

"Si on veut continuer à investir, il va falloir faire attention à nos coûts et être plus strict encore qu'on ne l'était auparavant", a-t-il déclaré à Reuters en marge de la conférence.

"Globalement, c'est-à-dire sur les grands enjeux, il faut continuer à investir puisque dans deux ans - peu importe quand - les choses vont repartir. Et si les productions (de pétrole) ne sont pas là, l'économie va souffrir à nouveau."

"C'est à Total et aux majors d'empêcher cela. Mais il faut le faire avec les pays producteurs. On ne peut pas le faire seul. (...) C'est peut-être une occasion de commencer à travailler ensemble de manière plus efficace", a-t-il expliqué.

En novembre dernier, lors de la publication de ses résultats, Total avait annoncé que son programme d'investissements annuel de 19 milliards de dollars se poursuivait conformément aux prévisions du groupe.

Matt Gil, Juliette Rouillon, édité par Benoît Van Overstraeten

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