(BFM Bourse) - La banque américaine a relevé son opinion ce lundi sur la major pétrolière française à "surpondérer" contre "pondération en ligne", précédemment, estimant que le pensionnaire du CAC 40 offre davantage d'atouts défensifs que les autres grands noms du secteur.
Les majors pétrolières risquent de devoir composer avec un environnement de prix bien moins favorable pour une période prolongée. Ce qui mettra sous pression tant leurs résultats que leurs bilans et leur retour à l'actionnaire.
C'est, en résumé, le message que livre Morgan Stanley dans une note publiée ce lundi 12 mai et consacrée aux entreprises européennes du secteur.
La banque américaine s'attend à ce que les cours du Brent, la référence internationale des prix du pétrole, tombent entre 54 et 59 dollars le baril d'ici à la fin du premier semestre 2026, en raison d'une faiblesse de la demande liée à l'impact des droits de douane américains et d'une hausse de l'offre de la part des pays producteurs de pétrole.
Les majors européennes n'en sortiraient pas totalement indemnes. "La fortune du secteur reste étroitement liée aux marchés pétroliers, dont nous prévoyons qu'ils connaîtront un excédent (d'offre, NDLR) significatif après l'été", écrit Morgan Stanley. "Nous prévoyons un risque de baisse des bénéfices (des groupes pétroliers, NDLR) et des rachats d'actions, un risque de hausse de la dette nette, et nous ne trouvons pas les valorisations attrayantes", poursuit-elle.
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Cohérence et solidité
Dans ce contexte, deux actions du secteur ont toutefois ses faveurs. La banque a maintenu à "surpondérer" son conseil sur Shell, en raison de son bilan financier solide et de la robustesse de sa génération de trésorerie.
Morgan Stanley a surtout relevé à "surpondérer" son opinion sur Totalenergies, contre "pondération en ligne", ce qui revient à passer de "neutre" à "acheter" sur le titre.
À la Bourse de Paris, l'action Totalenergies grimpe de 3,1%, alors que le CAC 40 s'adjuge 1,5% au même moment, porté par les annonces de trêve commerciale entre le États-Unis et la Chine sur le sujet des droits de douane.
L'action de Totalenergies "répond à de nombreux critères qui la placent en tête de notre ordre de préférence", écrit l'établissement. "Il s'agit d'un nom historiquement défensif et de grande qualité, nous voyons un risque de baisse plus faible par rapport au consensus dans son cas (…), et son action ne se négocie pas à un niveau particulièrement onéreux", développe Morgan Stanley.
L'établissement américain explique aussi que le groupe de La Défense présente un modèle plus intégré tout au long de la chaîne de valeur, "ce qui tend à réduire la volatilité des résultats pendant les périodes de faiblesse des prix du pétrole". "En outre, Totalenergies s'est avéré particulièrement apte à surmonter les baisses des prix du pétrole", poursuit Morgan Stanley.
Sur ce point, la banque souligne que contrairement à plusieurs de ses pairs qui ont révisé leurs plans d'investissements pour 2025 lors de la dernière saison des résultats, Totalenergies a confirmé les grandes orientations de sa politique d'allocation de capital, avec des investissements prévus entre 17 milliards et 17,5 milliards de dollars pour cette année. En outre, le groupe français a décidé de poursuivre ses rachats d'actions trimestriels, d'un montant de 2 milliards de dollars.
"Ce message de continuité ne nous a pas forcément surpris. Totalenergies est une entreprise connue pour sa cohérence stratégique", fait valoir Morgan Stanley.
Cela étant dit, Morgan Stanley s'attend quand même à ce que le groupe, comme les autres majors européennes, ralentisse la cadence sur le retour à l'actionnaire. L'établissement prévoit que Totalenergies réduira ses rachats d'actions à 1 milliard de dollars par trimestre, à compter du second semestre 2026. Ce qui correspondrait toutefois à un rendement représentant 50% du flux de trésorerie opérationnel, ajoute Morgan Stanley. Seul Shell afficherait un taux aussi généreux, calcule la banque.
"Au fil des ans, nous avons souvent souligné la capacité supérieure de Totalenergies à croître par rapport à ses pairs, résultat d'un investissement continu dans les énergies anciennes et nouvelles, même au plus fort des inquiétudes liées à la transition en 2020", expose par ailleurs Morgan Stanley.
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