par Zahra Hosseinian
TEHERAN (Reuters) - Le groupe pétrolier français Total est remplacé par la China National Petroleum Corporation (CNPC) pour le développement de la phase 11 du projet gazier iranien South Pars, annonce l'agence de presse officielle Irna.
Un contrat avec CNPC a été signé mercredi à Pékin par une délégation iranienne menée par Seifollah Jashnsaz, directeur général de la compagnie pétrolière publique National Iranian Oil Company (NIOC) et par son homologue chez le pétrolier chinois, a précisé l'agence.
"La signature de l'accord de coopération entre l'Iran et la Chine a eu lieu et CNPC a remplacé le groupe français Total" sur ce projet, ajoute Irna.
Le directeur général de NIOC a déclaré de son côté que Total pouvait continuer les discussions sur l'aval de South Pars, rapporte l'agence.
Seifollah Jashnsaz a ajouté que le contrat signé entre Téhéran et CNPC pour développer une partie de ce champ gazier était estimé à 4,7 milliards de dollars (2,9 milliards d'euros).
A Paris, Total n'a fait aucun commentaire sur la signature de ce contrat entre l'Iran et le pétrolier chinois. Le français avait auparavant qualifié de "rumeurs de marché" les informations d'Irna sur une prochaine signature.
L'action Total perdait 3,46% à 40,43 euros en Bourse de Paris vers 15h00 GMT.
Le groupe français précise sur son site internet que South Pars, d'une superficie de plus de 1.300 km2, est "l'un des plus importants gisements de gaz naturel au monde".
Total a signé un protocole d'accord avec la NIOC pour le développement de la phase 11 de ce gisement situé au large des côtes iraniennes non loin du Qatar, mais les modalités du contrat ont suscité des désaccords.
PRESSIONS OCCIDENTALES
Jashnsaz avait dit en mars que Total avait perdu du temps sur cette phase 11 et qu'un nouvel associé - dont il n'avait pas dévoilé le nom à l'époque - participerait au projet avec "une participation majeure".
Total avait indiqué cette année qu'il ne pensait pas signer rapidement d'accord sur South Pars. Un responsable du groupe avait dit que les discussions avec Téhéran évoluaient "très lentement".
En avril, le directeur général du groupe français, Christophe de Margerie, avait même jugé les conditions d'investissements proposées par l'Iran pour développer les champs gaziers "pas suffisamment attractives".
L'Iran dispose des deuxièmes réserves mondiales de gaz naturel après la Russie mais les sanctions imposées par les Etats-Unis et l'Onu freinent le développement de l'exportation.
Pour tenter d'isoler Téhéran en raison de son programme nucléaire, le gouvernement français et le précédent gouvernement américain ont fait pression sur les pétroliers occidentaux pour les inciter à ne pas traiter avec l'Iran.
Téhéran suscite parallèlement l'intérêt de groupes chinois et indiens, jugés moins sensibles à de telles pressions occidentales.
Un haut responsable du norvégien StatoilHydro a déclaré de son côté mardi que son groupe devrait boucler un projet lié à South Pars cette année et qu'il n'avait pas d'autres projets d'investissement en Iran pour le moment.
Téhéran a annoncé dimanche prévoir une émission d'emprunts d'Etat pour 12,3 milliards de dollars en devises étrangères et en rial iranien sur trois ans, pour financer en partie le développement de South Pars. Les investissement restant à engager avoisineraient 50 milliards de dollars.
Avec Hossein Jaseb, version française Danielle Rouquié, Wilfrid Exbrayat et Stanislas Dembinski
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