PARIS (Reuters) - Thales a atteint son objectif de chiffre d'affaires en 2008 et devrait être en mesure d'afficher une marge opérationnelle conforme à ses prévisions, annonce Denis Ranque, son P-DG.

Le dirigeant du spécialiste de l'électronique de défense, d'aéronautique et de sécurité a également indiqué être disposé à travailler avec tous ses actionnaires, y compris le constructeur Dassault Aviation, dernier entrant au capital.

"L'année 2008 s'est terminée dans un contexte très difficile mais Thales a dépassé son objectif de chiffre d'affaires et enregistré d'importantes commandes, le ratio book-to-bill (commandes sur livraisons) a été bien supérieur à un", a dit Denis Ranque au cours d'une conférence de presse.

"Pour la première fois dans l'histoire du groupe, nous avons enregistré davantage de commandes en Grande-Bretagne qu'en France. Je suis raisonnablement confiant sur l'objectif de marge", a-t-il ajouté.

Pour 2008, Thales vise une croissance organique de 6% de son chiffre d'affaires et une marge opérationnelle de 6,75%. Le groupe anticipait 7,25% en début d'exercice avant d'être contraint d'inscrire une provision de 60 millions d'euros relative aux retards de l'avion de transport militaire A400M au troisième trimestre.

"Je n'ai pas de nouvelles provisions à communiquer sur le sujet. Compte tenu du fait qu'une première provision de 20 millions d'euros avait été annoncée début 2008, nous estimons que ces retards se traduiront par une provision totale de 80 millions d'euros", a-t-il expliqué.

L'A400M, un des projets industriels phares du groupe EADS, accumule les déconvenues au niveau de sa motorisation. Son premier vol n'a pas été fixé et sa première livraison ne devrait pas avoir lieu avant 2012.

Denis Ranque a par ailleurs affirmé qu'il envisageait de travailler avec tous ses actionnaires, y compris avec Dassault Aviation, son deuxième actionnaire de référence après l'Etat.

"Cela faisait quelques années que des incertitudes planaient sur l'actionnariat du groupe, la question est aujourd'hui résolue et nos nouveaux actionnaires de contrôle ont fait savoir qu'ils soutenaient notre stratégie", a-t-il expliqué.

"Nous souhaitons travailler avec tous les actionnaires et avec Dassault dont les activités sont complémentaires des nôtres même si aucune fusion n'est prévue", a-t-il poursuivi.

L'équipementier télécom franco-américain Alcatel-Lucent a annoncé le 19 décembre avoir cédé sa participation de 20,8% au groupe Dassault Aviation dont le holding détenait déjà 5,18%.

La transaction, dont la finalisation doit intervenir au printemps, s'effectuera sur la base de 38 euros par action, soit un pour un total de 1,57 milliard d'euros.

Matthias Blamont et Tim Hepher, édité par Jacques Poznanski

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