(BFM Bourse) - Le groupe de technologies et de défense a enregistré une croissance de 9,6% au premier trimestre en données comparables et confirmé ses objectifs pour 2025. Mais ses prises de commandes se sont avérées inférieures au consensus.

Plus forte hausse du CAC 40, avec un bond de 81% depuis le 1e janvier à la clôture de mercredi, Thales est incontournable à la Bourse de Paris sur ce début de 2025.

Le groupe de technologies et de défense a bénéficié des nombreuses annonces de renforcement des budgets militaires en Europe. Les dirigeants européens ont pris conscience qu'avec l'administration Trump, ils devaient moins compter sur les États-Unis et davantage sur eux-mêmes pour assurer leur sécurité.

Ces annonces ne devraient toutefois se traduire en contrats supplémentaires qu'à relativement moyen terme.

C'est dans ce contexte que Thales a livré ses prises de commandes et ses revenus du premier trimestre.

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La défense soutient la croissance

Sur les trois premiers mois de l'année, le groupe dirigé par Patrice Caine a engrangé pour 3,8 milliards d'euros de commandes, un chiffre en baisse de 25% sur un an en données publiées et de 27% en données organiques, c'est-à-dire hors effets de changes et de périmètre.

Thales a invoqué la base de comparaison élevée du premier trimestre 2024 pour expliquer ce repli. Sur cette période le groupe avait comptabilisé deux grands contrats (plus de 500 millions d'euros), à savoir la troisième tranche du contrat d'achats de Rafale par l'Indonésie, les équipements de Thales représentant entre 20% et 25% de la valeur de l'avion de chasse, ainsi que la commande d'un système de surveillance aérienne pour un client militaire au Moyen-Orient.

Le chiffre d'affaires s'est lui établi à 4,93 milliards d'euros au premier trimestre, en croissance de 11,9% sur un an en données publiées et de 9,6% en données organiques.

La société a notamment bénéficié du dynamisme de sa division défense, dont les revenus ont progressé de 15% en données comparables.

"Cette croissance s’observe sur l’ensemble des activités du secteur de la défense, particulièrement pour les systèmes terrestres et aériens, qui bénéficient des projets d’augmentation capacitaire déployés, en particulier pour la production de radars", a expliqué l'entreprise.

Des mesures pour contrer les droits de douane

Selon un consensus publié par la société, les analystes attendaient des prises de commandes de 4,86 milliards d'euros et des revenus de 4,8 milliards d'euros.

Jefferies souligne que les ventes, supérieurs aux attentes donc, ont été "robustes". Mais les prises de commandes ont, elles, été plus faibles qu'attendu. Ce qui "devrait limiter la performance de l'action (sur la séance de jeudi, NDLR) par rapport à une publication autrement solide", conclut Jefferies.

À la Bourse de Paris, l'action Thales plonge de 4,7% dans les premiers échanges ce jeudi. Outre les prises de commandes plus faible qu'attendu, un analystes cite une croissance qui ralentit dans la division cybersécurité ainsi que la crainte d'effets de changes négatifs (le dollar a beaucoup baissé ces dernières semaines) pour expliquer ce repli.

Thales a confirmé ses perspectives pour 2025 à savoir des prises de commandes supérieures au chiffre d'affaires, une croissance en données comparables comprise entre 5% et 6% ainsi qu'une marge opérationnelle ajustée située entre 12,2% et 12,4%.

Ces perspectives s'entendent toutefois "en l’absence de changements dans l’environnement macro-économique, géopolitique et de nouvelles évolutions des tarifs douaniers", précise la société.

Le groupe a également annoncé avoir lancé des travaux préliminaires pour évaluer l'impact de la hausse des tarifs douaniers "tels qu'ils sont connus à ce stade".

La société réfléchit également à des mesures pour "remédier" à ces droits de douane. Thales a évoqué la redirection de certain flux de production, des hausses de prix, ou encore un ajustement de la chaîne de production.