(BFM Bourse) - Le spécialiste des véhicules électriques a décidé de baisser ses tarifs aux Etats-Unis mais également en Europe. Son cours recule tout comme celui des constructeurs européens.
Tesla déclenche un effet papillon en Bourse. A l’agonie à Wall Street l’an passé (sur un an la valeur baisse de 64%), le constructeur automobile spécialisé dans les véhicules électriques tente de redresser la barre, après plusieurs trimestres de résultats commerciaux décevants.
Au dernier trimestre le groupe n’avait, par exemple, livré "que" 406.000 véhicules contre plus de 420.000 unités attendues par les analystes. Sur l’ensemble de l’année, la société n’a enregistré "qu’une" croissance de 40% de ses livraisons, alors que le groupe vise un chiffre de 50% par an. Après cette déception, annoncée la semaine dernière, le groupe a décidé de revoir à la baisse ses tarifs aux Etats-Unis, avec des réductions qui atteignent entre 6% pour le Model 3 et 20% pour le Model Y, rapporte Bloomberg. Ces décisions ne se limitent pas au pays de l’oncle Sam, et concernent également l’Allemagne, le Royaume-Uni et France.
Dans l’Hexagone, la Model 3 repasse sous les 40.000 euros et le Model Y sous les 47.000 euros, expliquent nos collègues de BFM Auto. Le groupe avait d’ailleurs déjà coupé ses tarifs en Chine il y a quelques mois.
Un calcul risqué
Avec la hausse de ses capacités de production – les médias américains ont notamment indiqué cette semaine que le groupe comptait dépenser 770 millions de dollars pour étendre son usine d’Austin au Texas – le groupe met ainsi clairement l’accent sur les volumes quitte à tailler dans la marge unitaire.
"Il y aura un impact significatif sur la marge brute de Tesla à court terme, et le calcul dépend de la durée de ces nouveaux niveaux de prix", a écrit Chris McNally, un analyste d'Evercore ISI cité par Bloomberg. "Même si les réductions ne s'appliquent qu'à une partie de l'année et que Tesla les annule partiellement, le bénéfice par action de 2023 pourrait être de 30% à 40% inférieur au consensus actuel", estime-t-il.
L’action Tesla prend un nouveau coup de semonce à la suite de cette décision. Dans les échanges de préouverture à Wall Street, elle abandonne 6,1%.
Un "pricing power" menacé
Mais au-delà du constructeur dirigé par Elon Musk, c’est l’ensemble du compartiment automobile qui vacille. A Wall Street, en préouverture toujours, Ford perd 3,3% et General Motors cède 3,6% vers 14h30.
En Europe, Stellantis perd 3,6%, accusant la plus forte baisse du CAC 40 suivi de…Renault avec un recul de 2,8%. Volkswagen pour sa part plie de 3%.
L’an passé, les constructeurs automobiles ont pu soigner leurs marges opérationnels grâce à d’importantes hausses de prix, utilisant ainsi leur "pricing power". Mais la baisse des prix de Tesla risque de sonner le glas des espoirs d’effets prix robustes cette année.
"Tesla vient mettre la pression sur tout le monde. Quand vous avez un concurrent qui coupe les prix en étant à la recherche du volume cela met les concurrents dans une position inconfortable, alors qu’ils espéraient un ‘pricing’ [un environnement de prix] favorable sur les véhicules électriques", considère un analyste financier.
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