(BFM Bourse) - Teleperformance décroche à la Bourse de Paris après l'ouverture d'une enquête du ministère du Travail colombien pour des faits de violation des droits syndicaux, de conditions de travail traumatisantes assorties de bas salaires.
Teleperformance décroche violemment à la Bourse de Paris après l'ouverture d'une enquête par le ministère du Travail colombien pour violation des normes du travail. Le titre du gestionnaire des centres d'appels lâche 36,3% à 169,50 euros vers 10h45.
Teleperformance a employé des modérateurs de contenu TikTok qui gagnaient à peine 10 dollars par jour, selon les informations du Time. L'enquête révèle que "les travailleurs étaient régulièrement tenus de voir des vidéos montrant des meurtres, des abus d'enfants et des violences sexuelles dans le cadre de leurs fonctions". Les salariés colombiens ont également été empêchés de pouvoir se syndiquer, sous la pression d'intimidations et de menaces.
"Nous avons décidé d'ouvrir une enquête contre Teleperformance", a tweeté mardi Edwin Palma Egea, vice-ministre des Relations au Travail de la Colombie. "Nous avons notifié l'entreprise et invitons tous les travailleurs et organisations syndicales du pays à nous fournir des preuves de violations présumées des normes du travail", a-t-il ajouté.
Plus de 40.000 employés en Colombie
Cité par l'AFP, Pierre Michaud, gestionnaire de portefeuille chez Monocle rappelle que 42.000 collaborateurs de Teleperformance travaillent en Colombie, le troisième pays le plus important en termes d'effectifs pour le groupe. "Toutes les informations négatives qui touchent à cette charge sont donc observées avec beaucoup d'attention", complète l'analyste.
Teleperformance indique ne pas avoir reçu de notification d'une enquête. Le gestionnaire des centres d'appel y répondra de manière appropriée, rapporte également le Time.
Royal Bank of Canada estime que la modération de contenu représente environ 6-7% des revenus de Teleperformance mais avec des marges plus élevées que la moyenne du groupe. La banque considère ainsi que cette activité peut représenter entre 5% et 9% du résultat opérationnel retraité (Ebita) de la société.
"Cependant, la modération de contenu ne concerne pas uniquement du contenu odieux - il y a aussi le 'fact checking', la gestion de la publicité mensongère, etc. - de sorte que la partie faisant l'objet d'une enquête ne représente peut-être pas plus de 5 % des résultats du groupe", juge l'établissement.
"Ce mouvement de prix sans précédent pourrait s'avérer être un excellent point d'entrée pour un titre qui continue à prendre des parts de marché, à augmenter ses marges et à réaliser des fusions-acquisitions génératrices de valeur", avance la banque. "Mais nous n'avons aucune idée de la durée d'une vente ESG "forcée" ou d'une simple grève des acheteurs", prévient-elle.
Les fonds ESG, par essence très sensibles aux enjeux sociaux et environnementaux, ont tendance à sortir massivement des titres faisant l'objet de polémiques sociales.
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