(BFM Bourse) - Le délai de trois mois accordé par les Etats-Unis offre une petite bouffée d'oxygène aux principaux fournisseurs du géant des télécoms chinois.
Début de semaine en montagnes russes pour le secteur des semi-conducteurs. Après une chute vertigineuse lundi, les cours des principaux groupes du secteur repartent en hausse ce mardi matin. Les Etats-Unis ont en effet décidé de relâcher temporairement la pression sur le géant chinois Huawei, numéro deux mondial du marché des smartphones.
La Maison Blanche a accordé un délai de trois mois pendant lequel les sociétés américaines sont autorisées à continuer à faire affaire avec le leader des télécoms chinois. La nouvelle date butoir est fixée au 19 août prochain. De quoi redonner une bouffée d'oxygène aux fabricants de semi-conducteurs, que ce soit pour l'allemand Infineon, le franco-italien STMicroelectronics ou l'autrichien AMS, qui gagnaient 1,9% à 5,6% à l'ouverture des Bourses européennes. Les investisseurs ne débordent pas pour autant d'enthousiasme et ces progressions sont loin d'effacer les pertes de la veille. D'ailleurs, vers 10h, Infineon s'affichait à seulement +0,39%, STMicroelectronics à +0,85% et AMS à +2,29%. De son côté le français Soitec enregistrait un modeste rebond de 0,32% à la même heure.
Discussions en cours entre Huawei et Google
Car ces 90 jours de répit ne changent pas la donne sur le long terme. Vendredi dernier, Washington a placé Huawei sur une liste noire, empêchant les groupes américains d'entretenir des relations commerciales avec cette entreprise jugée à risque. Depuis la fin des années 2000, les griefs s'accumulent contre Huawei du côté des Etats-Unis. Le groupe chinois est notamment accusé par les Etats-Unis d'espionnage, de vol de technologies ou encore d'avoir contourné l'embargo américain sur l'Iran.
Si à la fin de ces 90 jours, aucun accord n'est trouvé, Huawei devra se passer des services de Google. S'il aura toujours accès à la version open source d'Android, il n'aura plus droit pour ses nouveaux téléphones à la version remaniée par Google ni à son magasin d'applications Google Play ou à ses applications Gmail ou Google Maps. Les téléphones déjà vendus par la firme chinoise devraient en théorie continuer à bénéficier de ces services, mais sans les mises à jour de Google. Un véritable coup dur pour l'empire du Milieu, alors que Huawei se développe rapidement à l'international. Le géant des télécoms chinois a donc rapidement ouvert des discussions avec Google pour trouver des solutions lorsqu'ils n'auront effectivement plus le droit de commercer ensemble.
Une situation qui profite à Samsung et pénalise Apple
En pleine escalade dans la guerre commerciale sino-américaine avec un récent relèvement des tarifs douaniers de part et d'autre du Pacifique, ces sanctions américaines pourraient entraîner des représailles chinoises contre des sociétés basées aux Etats-Unis. Tous les yeux sont tournés à cet égard vers Apple, qui a des ventes d'iPhone très conséquentes en Chine. L'action Apple a ainsi cédé 3,13% hier, avant que Washington n'annonce un délai. "Le répit offert par le département du Commerce américain doit sans doute être perçu comme une volonté des Etats-Unis de mettre un terme au décrochage des valeurs technologiques en Bourse, plutôt qu'une intention réelle de calmer le jeu avec la Chine, qui arme actuellement sa propagande anti-américaine", analyse dans une note Tangi Le Liboux, stratégiste pour le courtier Aurel BGC.
En attendant, cette situation profite pour l'instant à Samsung, numéro un mondial des ventes de smartphones, devant Huawei et Apple. L'action du groupe sud-coréen gagnait 2,74% mardi à la clôture de la Bourse de Séoul.
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