(BFM Bourse) - La banque sino-britannique souligne que des ventes aux particuliers faibles et un déstockage lent aux États-Unis augure d'un premier semestre moins bon que ne l'anticipe le consensus.
Plus forte hausse du CAC 40 l'an passé, Stellantis connaît incontestablement un trou d'air boursier. Depuis la fin mars, le titre a rendu plus de 30%.
Le constructeur automobile issu de la fusion entre Fiat Chrysler et Peugeot SA début 2021 a prévenu que sa marge opérationnelle courante atteindrait entre 10% et 11% au premier semestre, contre 14,4% un an plus tôt, tout en pointant un marché difficile en Europe. Les investisseurs sont également préoccupés par les niveaux de stocks du groupe aux États-Unis, où Stellantis perd des parts de marché.
Le groupe avait d'ailleurs abordé le sujet lors de sa journée dédiée aux investisseurs le 13 juin. Le constructeur avait tenté de rassurer le marché, précisant notamment que les stocks de modèles plus en production avaient diminué de 19% entre mai et avril, et que les stocks en nombre de jours de ventes avaient été réduit de 11 jours sur la même période.
Le constructeur automobile souffre encore en Bourse ce jeudi. L'action abandonne 3,6% vers 15h25 après avoir perdu jusqu'à 4,4% au cours de la journée.
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Des volumes atones
Un analyste parisien estime que ce repli peut être lié à une note de HSBC. Dans ce document, la banque sino-britannique a abaissé son objectif de cours sur Stellantis à 22 euros contre 23,5 euros précédemment, confirmé son conseil à "conserver", et réduit ses prévisions de revenus et de résultat opérationnel courant pour 2024.
Surtout, la banque pointe une première partie d'année plus dure qu'attendu. Des ventes aux particuliers "faibles" et un "déstockage" lent aux États-Unis "suggèrent que le premier semestre 2024 sera plus difficile que ne l'attend le consensus", écrit-elle.
En extrapolant les volumes observés en avril et mai à ceux de juin, HSBC calcule un repli de 4% par rapport au trimestre précédent, alors que le consensus anticipe une hausse de 6% des livraisons sur cette même période.
Des pertes de part de marchés relativisées
Sur les points plus positifs, HSBC contextualise les importantes pertes de part de marché en Amérique du Nord et en Europe, soulignant qu'"une grande partie de la douleur a été auto-infligée".
Ce parce que Stellantis a optimisé son portefeuille de modèles, avec des retraits de véhicules importants. Autrement dit, l'attrait des marques du groupe n'a pas été entamé, d'autant que "les modèles qui ont prévalu (dans le portefeuille de Stellantis) ont bien tenu leur rang en termes de part de marché", souligne la banque. Ce qui est de bon "augure pour les prochains lancements", ajoute-t-elle.
Stellantis doit lancer un total de 25 modèles en 2024, et le groupe compte sur la montée en puissance de ces nouveaux produits pour obtenir des résultats financiers meilleurs au second semestre qu'au premier.
"La prochaine phase de croissance des bénéfices de Stellantis dépend du succès des lancements de nouveaux produits (il y en a beaucoup) et de la capacité du groupe à dépasser les marchés moroses d'Amérique du Nord et d'Europe. D'une certaine manière, il s'agit d'une activité normale, mais les pertes de parts de marché ont été le talon d'Achille du groupe au cours des deux dernières années", conclut HSBC.
Stellantis publiera ses résultats du premier semestre le 25 juillet.
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