(BFM Bourse) - Le prestataire de services multi-techniques a relevé son objectif de marge opérationnelle pour 2024, mais le marché sanctionne une activité trimestrielle moins robuste qu'attendu.

La saison des résultats se poursuit, et le principal enseignement que l'on en retire c'est que la moindre déception est vivement sanctionnée. C'est le cas pour Spie, qui trébuche de 5,6% vers 12h, malgré le relèvement de l'un de ses objectifs 2024.

Le spécialiste des services multi-techniques dans les domaines de l'énergie et des communications a dévoilé une activité décevante au troisième trimestre.

Du moins bien en France et en Europe centrale

Entre juillet et fin septembre, le groupe a certes dégagé une croissance de 13,1% en données publiées sur un an, pour atteindre une production consolidée - indicateur qui fait office de chiffre d'affaires pour le groupe - de 2,426 milliards d'euros.

Ce niveau de revenus s'avère cependant "légèrement inférieur" aux attentes du panel d'analystes suivant la valeur. Oddo BHF et Stifel anticipaient respectivement 2,48 milliards d'euros et 2,454 milliards d'euros de chiffre d'affaires. Surtout la croissance organique (hors effets de changes et de périmètre) a franchement déçu, à 1,7%, quand elle était de 5,4% au deuxième trimestre et de 6,2% au premier trimestre.

"L'essentiel de l'écart avec nos attentes est dû à une croissance organique de 1,7%, alors que nos prévisions tablaient sur une progression de 3,6% (consensus +3,9%)", avance Oddo BHF.

Ce ralentissement de l'activité en organique au troisième trimestre s'explique par des ventes plus faibles que prévu en Europe centrale et en France, explique Stifel. Dans la première zone citée, l'activité de Spie a reculé de 9,8 % sur un an, dont -10,7% en organique, en raison d’un phasage défavorable (calendrier d'exécution des contrats, NDLR) de contrats en Pologne ainsi que d’une base de comparaison particulièrement élevée en Suisse. Dans l'Hexagone, la production a augmenté de 2,5 % et seulement de 0,4% en données organiques.

"Les résultats organiques d'aujourd'hui sont clairement décevants et l'accent sera probablement mis sur la dynamique en France, où la direction annonce un ralentissement des activités liées à la fibre optique", avancent les analystes de JPMorgan cités par Reuters.

A côté, Spie a réalisé un très bon trimestre en Allemagne avec une production qui a bondi de 37,4% sur un an, dont une croissance organique de +5,7 % et une contribution des acquisitions "bolt-on" ou "ciblées" de +31,7 %. Rappelons que les acquisitions dites "bolt-on" consistent à racheter des cibles de petite et moyenne taille pour renforcer ses positions et/ou acquérir des activités adjacentes.

Un objectif de marge bénéficiaire relevé pour 2024

En ce qui concerne les perspectives, Spie envisage pour 2024 une poursuite de la croissance organique, à un rythme toutefois inférieur à celui de 2023, sans pour autant chiffrer cet objectif. Pour autant, le groupe s'attend à délivrer une croissance organique "solide" au quatrième trimestre.

Stifel prévoit une croissance organique de 4,8% en fin d'année, quand le consensus cité par le bureau d'études est légèrement plus optimiste (+5%)

La bonne nouvelle de cette publication vient de la révision à la hausse de l'objectif de marge opérationnelle, à 7,1% pour 2024 contre "au moins 7%" précédemment. Ce qui marque une hausse de 0,4 point de pourcentage par rapport à la marge opérationnelle de 6,7% dégagée en 2023.

"En première analyse, cette évolution traduit un bon pricing power (avec un effet prix qui compense l'inflation salariale, qui tend toutefois à se réduire) et l'impact relutif des acquisitions réalisées en 2023", note Oddo BHF.