(BFM Bourse) - Impossible de faire taire la rumeur. Le vieil adage qui veut qu'il n'y ait pas de fumée sans feu fait sombrer l'action Société Générale. Après une brève tentative de rebond, le titre est tombé mercredi matin à 28,52 euros, un niveau inconnu depuis novembre 1998 ! Il se stabilise au dessus de 33 euros à mi-séance.

"Société Générale n'a pas de position ouverte sur Volkswagen", a pourtant déclaré mercredi matin une porte-parole de l'établissement interrogée par Tradingsat.com.

Comme ses consoeurs américaines Morgan Stanley et Goldman Sachs, Société Générale a fait l'objet mardi de rumeurs sur une éventuelle exposition à Volkswagen. En deux séances, l'action Volkswagen s'est envolée de 350%, passant de 210,85 euros vendredi dernier à 945 euros mardi soir. Des traders positionnés dans le mauvais sens, avant l'annonce d'une nouvelle montée de Porsche au capital de Volkswagen, ont en effet été obligés de se racheter coûte que coûte pour répondre aux appels de marge. Cette envolée spectaculaire a entraîné des pertes substantielles chez certains opérateurs de marché dont on ignore encore l'identité.

La veille, la banque avait déjà tenu à rassurer les opérateurs en affirmant que son communiqué du 13 octobre était toujours d'actualité ». Pour mémoire, dans ce communiqué, Société Générale indiquait ne pas avoir enregistré de pertes significatives sur ses activités de produits structurés, nécessitant une quelconque recapitalisation. « Il n'y a rien à signaler sur les activités de marché, notamment sur les dérivés actions, malgré des conditions de marché difficile », ni sur les activités de banque de détail hors de France, a confirmé hier une porte-parole.

Les discours officiels ne parviennent visiblement plus à rassurer les opérateurs, qui se refusent toujours pour l'heure à redonner leur confiance aux établissements financiers. Autrefois motif de fierté, les fortes positions de la Société Générale dans le domaine des produits dérivés semblent aujourd'hui la pénaliser. Ce métier semble générer une incertitude préjudiciable à l'heure où le profil de risque des établissements est devenu l'objet de préoccupation quasi unique des investisseurs.

S'exprimant à l'antenne de RTL ce matin, Frédéric Oudéa, le directeur général de la Société Générale, s'est déclaré « extrêmement confiant et serein concernant les engagements de la Société Générale au troisième trimestre : nos prêts aux entreprises ont augmenté de 18% par rapport à l'année dernière, et de près 10% en ce qui concerne les particuliers ».

A propos des 10,5 milliards d'euros injectés par l'Etat dans les banques, dont Société Générale va recevoir 1,7 milliard d'euros, Frédéric Oudéa explique que ces prêts seront remboursés, « nous allons payer un intérêt dessus, il n'y a donc pas de subventions faites aux banques. Cet argent là va nous permettre de financer la croissance, de continuer à prêter, et de le faire avec confiance et sérénité [...] Arrêtons cette sinistrose et restons confiants dans l'économie française !"