(BFM Bourse) - À fin juillet 2020, 39% des groupes cotés au SBF 120 ont décidé d'annuler le versement d'un dividende au titre de leur exercice 2019, et 25% ont choisi d'abaisser son montant par rapport à l'exercice précédent.
Ce n'est pas tant une surprise qu'une confirmation, au vu de l'environnement particulièrement dégradé au sein duquel les fleurons de la cote tricolore ont dû évoluer en 2020, mais plus de la moitié des groupes du SBF 120 ont abaissé (ou annulé) leur dividende au titre de leur exercice 2019. C'est ce qui ressort de la 8ème édition du "Baromètre du partage du profit" réalisé par Eres. On y apprend aussi que les actionnaires du SBF 120 ont majoritairement voté pour une baisse ou une annulation des versements.
Dans le détail, 47 entreprises du SBF120 (39%) ont annulé le versement des dividendes pour l’année 2020 et 30 groupes (25%) ont opté pour une baisse du montant des dividendes distribués à leurs actionnaires. Pour compléter le tableau, 22% des sociétés ont choisi de maintenir leur dividende au niveau de celui de l'an dernier, quand 14% seulement se sont permis de l'augmenter. Ces chiffres traduisent clairement les premiers impacts de la crise du Covid-19 sur les grands groupes cotés.
La crise du Covid-19 a en revanche, et selon les (rares) informations communiquées à ce jour par les entreprises et leurs syndicats, eu peu de conséquences sur le versement des primes de partage du profit. De fait, seules 5 des 29 entreprises qui avaient communiqué fin juillet sur celles-ci ont annoncé un décalage du versement.
Vers une baisse des primes de participation
Directeur associé chez Eres, Pierre-Emmanuel Sassonia estime que "les résultats annuels des entreprises seront cependant affectés par la crise, ce qui devrait avoir pour conséquence une baisse des primes de participation". "Il est frappant de constater que certaines entreprises ont d’ores et déjà pris des mesures pour ajuster leurs accords d’intéressement et de participation pour que leurs salariés ne soient pas pénalisés" observe-t-il également, considérant qu'il s'agit d'une prise de conscience de la part de ces groupes sur le fait que "ces dispositifs sont un excellent moyen de fidéliser et de motiver leurs salariés, particulièrement dans une période de difficulté économique".
À cet égard, on peut selon lui "s’attendre à ce que des entreprises décident de verser des suppléments d’intéressement et de participation l'année prochaine, lorsque les primes versées en application des accords seront faibles".
Pour rappel, les 120 groupes de l'indice élargi de la Bourse de Paris ont versé 5,8 milliards d'euros de primes de partage de profit (participation, intéressement, abondement PEE/Perco) à leurs salariés en 2019, soit plus de 4.000 euros en moyenne, un record depuis le lancement du baromètre d'Eres.
Airbus, Air France et Crédit Agricole parmi les plus généreux avec leurs salariés
Parmi ces primes, les entreprises cotés au SBF privilégient toujours l'intéressement, précise le baromètre, celui-ci s'étant élevé à 2.276 euros par salarié en moyenne en 2019, ce qui représente 52% du total des primes versées.
"L’intéressement s’affirme comme la prime préférée des entreprises du SBF120 en 2019. Au contraire de la participation qui est obligatoire pour toutes les entreprises de plus de 50 salariés, l’intéressement est une prime facultative. Le fait qu’elle soit privilégiée par les entreprises est un bon signe : cela montre que les entreprises ont entrepris une démarche volontaire en faveur du partage du profit. En cette année de l’intéressement, c’est une bonne nouvelle" explique Mirela Stoeva, directrice des études chez Eres.
Sans donner d'ordre, le cabinet d'études ajoute qu'Airbus, Air France - KLM et Crédit Agricole sont les trois "champions" du SBF en matière de partage du profit parmi les groupes cotés dans l'indice élargi.