par Gilles Guillaume et Helen Massy-Beresford

BOULOGNE-BILLANCOURT, Hauts-de-Seine (Reuters) - Renault va continuer d'étoffer sa gamme low cost, centrale dans l'offensive internationale du groupe, en ajoutant dès 2012 une voiture familiale et un utilitaire assemblés dans sa future usine marocaine de Tanger, petite soeur du site historique roumain de Pitesti.

Sur les 2,63 millions de véhicules vendus par le groupe au losange en 2010, les ventes du programme "entry", sous la marque Dacia ou Renault, ont atteint 685.000 unités environ, soit plus du quart des ventes totales. Fort de ce succès, le groupe entend poursuivre l'élargissement de son offre au-delà des modèles actuels Logan, Sandero et Duster.

"Pitesti tournant au maximum, on s'est posé la question: 'augmentons-nous nos capacités en Roumanie ou ailleurs ?' Tanger est né comme cela", a déclaré Gérard Detourbet, directeur du programme Entry de Renault, jeudi lors d'une interview à Reuters.

"La capacité maximale pour les deux lignes Renault sera de 350.000-360.000, comme Pitesti."

Le groupe au losange a annoncé mercredi le volet industriel de son futur plan stratégique, qui prévoit notamment la mise en service l'an prochain d'une première ligne de production à Tanger, suivie d'une deuxième en 2013.

Les deux nouveaux modèles qui y seront fabriqués, une voiture familiale type monospace et un véhicule utilitaire léger du gabarit d'un gros Kangoo, resteront basés sur la plate-forme Logan et seront dévoilés en 2012.

RENOUVELER LE SUCCÈS DE LOGAN ET DUSTER

Les deux modèles sont d'abord destinés aux marchés émergents où, dans la philosophie du programme "entry", ils jouent le rôle d'éclaireur pour les autres véhicules de l'alliance Renault-Nissan. Mais ils pourront également être commercialisés en Europe en espérant reproduire le succès de la Logan ou du 4X4 Duster.

Ce dernier est actuellement victime de ruptures d'approvisionnement, un fournisseur français de culasses pour les moteurs fabriqués en Espagne ne parvenant pas à suivre le rythme de la demande.

"On sera prêt, normalement dans deux mois on a rétabli la situation", a assuré Gérard Detourbet.

Le 4X4 pourrait aussi être un moyen de pénétrer un jour un marché chinois très difficile pour une marque low cost étrangère face à des constructeurs locaux encore moins chers sur les véhicules de base.

En ce qui concerne une Dacia électrique, elle verra le jour, a ajouté le directeur du programme Entry, mais pas avant que Renault n'ait atteint la grande série pour ses propres modèles, condition d'une réutilisation de composants déjà amortis.

A plus court terme, la fabrication du Duster sera également lancée d'ici la fin de l'année au Brésil et en Russie.

A l'autre bout de la gamme, Renault réfléchit aussi à un petit modèle de taille inférieure à la Sandero.

"Nous sommes en train de travailler sur cette voiture, nous n'avons pas aujourd'hui décidé de la faire, mais il est clair qu'il y a un champ énorme et qu'on y sera un jour", a ajouté Gérard Detourbet.

"On est dans le long terme, au-delà des trois prochaines années. On serait dans la deuxième partie du plan qui va vous être présenté, puisque c'est un plan en six ans, avec deux parties de trois ans."

Edité par Dominique Rodriguez

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