(BFM Bourse) - Plusieurs constructeurs et équipementiers en Europe, dont Renault, évoluent en nette progression après que la présidente de la Commission européenne a annoncé l'ouverture d'une enquête contre les subventions aux constructeurs chinois.
Alors que le CAC 40 souffre un peu ce mercredi (-0,5%), un compartiment se distingue particulièrement: l'automobile.
Renault s'adjuge 2,2%, et l'équipementier Forvia prend 2,8% vers 12h. A Francfort, Volkswagen avance de 0,1% mais a gagné plus de 2% en début de matinée.
"C'est l'annonce de ce matin concernant la Commission européenne qui explique la hausse des titres du secteur automobile. L'Union européenne a décidé d'enquêter sur les subventions à ces acteurs, ce qui apparaît comme très positif et constitue un premier pas pour protéger les constructeurs locaux. Surtout dans un marché où énormément d'investisseurs se demandent à quel point la menace chinoise peut pénaliser les constructeurs européens", explique Valentin Mory, analyste du bureau d'études indépendant AlphaValue.
Plusieurs groupes automobiles chinois, comme BYD ou MG ont fait part de grandes ambitions dans l'électrique sur le sol européen.
>> Accédez à nos analyses graphiques exclusives, et entrez dans la confidence du Portefeuille Trading
Le "mass market" au coeur du jeu
"C'est positif pour des constructeurs comme Renault, Volkswagen ou Stellantis, car ces acteurs du 'mass market' sont le plus affectés par la concurrence chinois", abonde un autre analyste.
La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a, en effet, déclaré ce mercredi dans un discours que l'UE ouvrait une enquête à l'égard des subventions publiques chinoises aux voitures électriques de sorte à défendre l'industrie européenne.
"Les marchés mondiaux sont aujourd'hui inondés de voitures électriques chinoises bon marché, dont le prix est maintenu artificiellement bas par des subventions publiques massives", a fait valoir l'Allemande.
"Les entreprises européennes "sont souvent battues sur le terrain des prix par des concurrents bénéficiant d'énormes subventions publiques. Nous n'avons pas oublié combien notre industrie solaire avait pâti des pratiques commerciales déloyales de la Chine", a déclaré la présidente de l'exécutif européen.
Positif pour les équipementiers
Si les bénéfices de cette offensive sont évidents pour les constructeurs, il convient de souligner que les équipementiers, eux, possèdent de nombreux clients chinois.
"Le fait que les équipementiers prennent de plus en plus de commandes auprès des constructeurs chinois les protège contre une montée en puissance de ces groupes. Mais cela reste toujours moins certain que leur activité avec les constructeurs européens, leurs partenaires historiques. D'autant plus qu'il y a l'idée de sélectivité: certes les équipementiers travaillent de plus en plus avec les groupes chinois mais on s'attend aussi à ce que certains de ces constructeurs chinois partent à la casse", explique Valentin Mory.
"Les constructeurs traditionnels restent le gros de leurs clients. Tesla et les groupes chinois représentent ensemble un maximum de 10% du chiffre d'affaires", avance un autre analyste financier.
Rappelons que la banque UBS a récemment conseillé de vendre les actions Renault et Volkswagen, citant justement la concurrence accrue des concurrents chinois comme facteur négatif.
Recevez toutes les infos sur RENAULT en temps réel :
Par « push » sur votre mobile grâce à l’application BFM Bourse
Par email