(BFM Bourse) - La société basée à Lyon dispose d'une situation de trésorerie lui offrant une visibilité financière jusqu'à la seconde partie de l'exercice 2024. Erytech Pharma profite de l'occasion pour faire un point sur le projet de rapprochement avec Pherecydes, contesté par un nouvel actionnaire.
Les sociétés des sciences de la vie ont la cote ce mardi à la Bourse de Paris. Alors que Theranexus s'envole de 100% salué pour avoir franchi une étape majeure pour son produit phare, Erytech Pharma a également les faveurs des investisseurs parisiens.
Son titre flambe encore de 37% mardi à 1,11 euro vers 14h15. Cette poussée de fièvre boursière permet à Erytech Pharma de quitter le peu flatteur statut de penny stock (ces sociétés qui cotent moins d'un euro), alors que l'entreprise a rassuré sur son niveau de trésorerie, indicateur étroitement surveillé par les marchés pour mesurer la santé des sociétés de cet univers.
La société de biotechnologies lyonnaise, spécialisée dans le développement des thérapies innovantes en encapsulant des substances médicamenteuses thérapeutiques à l'intérieur des globules rouges, a en effet donné des informations sur ses activités et sa position financière pour le premier trimestre 2023. Erytech Pharma indique qu’elle disposait à fin mars d'une trésorerie et d'équivalents de trésorerie totalisant 30,5 millions d'euros, lui permettant financer ses activités courantes et les dépenses d'exploitation prévues jusqu'au second semestre 2024.
La société précise également qu'elle ne fournira pas d'informations trimestrielles intermédiaires sur le compte de résultat pour le premier trimestre 2023. Erytech est en effet en cours de rapprochement avec la société Pherecydes Pharma.
Une fusion en cours avec Pherecydes
La société a ainsi profité de cette communication sur sa position de trésorerie pour faire un point sur ce projet de fusion avec Pherecydes Pharma, elle aussi cotée à la Bourse de Paris depuis février 2021.
Cette dernière développe des traitements visant à lutter contre les infections résistantes aux antibiotiques. L'entreprise dirigée par Thibaut Du Fayet a décidé en premier lieu de s'attaquer à trois bactéries, considérées par l’OMS comme les plus dangereuses et qui sont responsable à elles seules de plus de deux tiers des infections nosocomiales résistantes: Staphylococcus aureus (le staphylocoque doré), Pseudomonas aeruginosa et Escherichia coli (E. coli).
La fusion des deux sociétés françaises vise ainsi à donner naissance à un leader mondial de la phagothérapie étendue et d'accélérer le développement d'un portefeuille de candidats phages ciblant les bactéries pathogènes. La future entité entend ainsi répondre à "l'énorme besoin médical causé par la résistance aux antibiotiques".
Un fonds offensif
Mais le mariage d'Erytech Pharma avec Pherecydes ne fait pas l'unanimité. Akkadian Partners par exemple s'oppose à cette union. Le fonds domicilié au Luxembourg a lancé les hostilités et a déclaré mi-avril avoir franchi à la hausse le seuil de 5% du capital de la société, avec 5,06% du capital et 4,83% des droits de vote de la société.
Le 1er mai, le nouvel actionnaire d'Erytech Pharma a informé le conseil d'administration de la société lyonnaise de son intention "de s'opposer au projet de fusion avec Pherecydes Pharma et de prendre le contrôle de fait d'Erytech en vue de poursuivre des projets alternatifs d'acquisitions avec la trésorerie dont dispose la société".
Le fonds n'entend pas lâcher sa proie de sitôt et s'engage à porter sa participation jusqu'à 15% du capital social à court terme et environ 25% à moyen terme. Selon la biotech lyonnaise, les manœuvres d'Akkadian s'apparentent à "une tentative de prendre le contrôle de facto d'Erytech sans déposer d'offre publique d'achat. Le fonds n'entend pas franchir le seuil des 30% qui l'obligerait à déclencher une OPA sur Erytech Pharma.
Pour infléchir sur la stratégie d'Erytech, Akkadian Partners demande en outre la nomination de 4 administrateurs - impliquant la démission de 5 administrateurs en poste - qui représenteraient la majorité du conseil d'administration. Malgré ces tentatives de déstabilisation du fonds luxembourgeois, la biotech confirme vouloir fusionner avec Pherecydes Pharma et s'opposera "à tout projet de prédation financière qui ne serait pas dans l'intérêt de la société et de ses parties prenantes". Erytech Pharma soumettra son projet de rapprochement avec Pherecydes à l’assemblée générale des actionnaires prévue le 23 juin prochain.
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