(BFM Bourse) - Les principales références de pétrole brut poursuivent leur rebond après avoir signé, lundi, leur meilleure performance journalière depuis début juin, portées par l'annonce de Pfizer qui laisse entrevoir un rebond de la demande d'or noir. Plus tôt dans la journée, l'Opep s'était dit prête à "ajuster" son offre.
L'annonce par Pfizer et BioNTech d'un vaccin contre le Covid-19 potentiellement "efficace à 90%" n'a pas seulement euphorisé les marchés actions lundi. Celle-ci a de fait suscité l'espoir de voir la situation revenir à la normale, ce qui ferait mécaniquement repartir la demande d'or noir, et fait flamber les cours pétroliers. Le baril de Brent a ainsi terminé la séance à tout pile 42 dollars, en hausse de 2,30 dollars par rapport à la clôture de vendredi dernier, soit sur un gain de 5,8%. De son côté, le "light sweet crude" texan ou WTI a pris 6,4% à 39,86 dollars.
L'huile de roche n'avait plus connu une telle hausse journalière depuis le mois de juin, après l'annonce d'un "incident" dans le golfe d'Oman.
Les prix du pétrole restent bien orientés mardi, avec de nouveaux gains de 2,43% pour le WTI à 40,82 dollars et de 2,17% à 42,93 dollars pour le Brent vers 16h28. Les deux principales références mondiales de brut évoluent ainsi à un sommet depuis le 19 octobre dernier. "La fête continue pour les prix du pétrole", a constaté Carlo Alberto De Casa, analyste d'Activtrades. Les investisseurs "s'attendent à ce que ce vaccin mette un coup d'arrêt à la pandémie, qui a été très préjudiciable pour la demande" d'or noir, a-t-il poursuivi.
Ce rebond fait écho à l'euphorie qui règne sur les Bourses mondiales, l'annonce d'un vaccin alimentant un net regain d'appétit pour le risque, déjà observé sur les marchés depuis l'élection de Joe Biden à la Maison Blanche. Les craintes sur la demande d'or noir, aggravées par la violence de la deuxième vague de la pandémie, semblent désormais oubliées.
L'Opep s'était dit prête à "ajuster" son offre... juste avant l'annonce de Pfizer
C'était pourtant pour tenter de répondre à ces inquiétudes que l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) avait organisé, via les Emirats arabes unis, une conférence virtuelle.À l'issue de celle-ci, l'Opep+ (qui réunit les membres de l'Opep et des partenaires parmi lesquels la Russie) s'était dit prête à "ajuster" l'accord sur la réduction de la production de pétrole qui vise à endiguer la baisse des prix due à l'impact de la pandémie de Covid-19 sur la demande, selon les déclaration du ministre saoudien de l'Energie.
Suivant un accord conclu en avril, l'Organisation des pays exportateurs (Opep) et ses alliés, avaient confirmé à la mi-octobre que la baisse de production de pétrole par rapport à la normale de 7,7 millions de barils par jour (sans compter les éventuels rattrapages des retardataires) serait ramenée à 5,8 millions à compter de janvier 2021.
"Avec le consensus de tous, nous pourrions naviguer avec cet accord et l'ajuster, en fonction de ce que l'avenir nous réserve", avait indiqué le ministre saoudien de l'Energie, le prince Abdel Aziz ben Salmane. Les membres de l'Opep+ sont d'accord "sur le principe d'ajuster" les accords, a-t-il ajouté sans donner plus de détails mais en soulignant que la stratégie mise en place permettait de stabiliser les marchés malgré la "nouvelle propagation" du coronavirus en Europe.
Cette réunion est intervenue alors que les acteurs et observateurs du marché s'interrogeaient depuis plusieurs jours sur la nécessité d'une réaction plus drastique de l'Opep+ alors que le tableau se noircissait du côté de la demande, plombée par la vigueur de la pandémie en Europe et aux Etats-Unis, et par les mesures de protection qui risquent d'entraver la consommation et l'activité.
Le ministre saoudien avait déclaré espérer qu'un vaccin "serait trouvé et distribué" rapidement pour permettre un retour rapide de la "mobilité". Cette intervention du prince Abdel Aziz avait eu lieu juste avant l'annonce concernant le vaccin développé par Pfizer et BioNTech.
(avec AFP)