Par Noëlle Mennella,

PARIS (Reuters) - Pernod Ricard estime que la qualité de son portefeuille devrait lui permettre de croître aux États-Unis dans les mois qui viennent en dépit d'une mauvaise visibilité sur la consommation dans ce pays.

"La visibilité n'est pas bonne aujourd'hui sur l'évolution des demandes du consommateur mais, si on se réfère aux crises passées aux États-Unis, on a souvent vu que les marques dynamiques conservaient leur dynamisme d'autant plus quand elles sont premium", a déclaré Emmanuel Babeau, le directeur financier du groupe.

Dans une interview téléphonique accordée à Reuters, il a ajouté : "Nous avons un beau portefeuille premium qui doit nous permettre de croître de manière très solide aux États-Unis dans les mois qui viennent.

Emmanuel Babeau a souligné que sur le premier semestre de l'exercice 2007-2008, "les marques dynamiques, comme Jameson, Malibu, Glenlivet ou Slolichnana sont restées dynamiques" et que celles "qui n'avaient pas le même dynamisme, comme Chivas ou Beefeater, ont davantage souffert. C'est là que l'on voit un ralentissement".

Ainsi, au premier semestre aux États-Unis, "le recul des sorties des distributeurs vers les détaillants se situait entre 5 et 7%".

S'agissant de l'évolution des parts de marché dans ce pays, le directeur financier a estimé qu'elle n'était pas "notable" excepté Martell qui a pâti d'un relèvement important des prix: "Dans les marques dynamiques sont en train de gagner des parts de marché".

PAS DE RALENTISSEMENT EN EUROPE DE L'OUEST

S'agissant des tendances sur l'Europe, Emmanuel Babeau s'est dit "très optimiste" pour l'Europe centrale et l'Europe de l'Est.

"En Europe de l'Ouest aujourd'hui on n'a pas de signe de ralentissement", a-t-il ajouté. Sur le marché français, le groupe a terminé l'année "à des taux historiques", notamment sur ses marques premium de whisky et de Champagne.

Pernod Ricard a annoncé mercredi des ventes meilleures que prévu au premier semestre de son exercice 2007-2008 grâce aux bonnes performances des pays émergents et celles de ses marques haut de gamme.

Le groupe a donc relevé de 10% à 12% sa prévision de croissance à données comparables de son résultat opérationnel courant pour la totalité de l'exercice en cours.

Emmanuel Babeau a précisé que dans les pays émergents, le premier contributeur de la croissance avait été la Chine, devant l'Inde et la Russie.

"Cette croissance n'en est qu'à son démarrage. Les perspectives sur ses trois marchés sont considérables pour les années qui viennent", a-t-il poursuivi.

Enfin, Emmanuel a souligné que Pernod était en "phase de fort investissement pour faire face à la demande dans les pays émergents où le groupe était en train d'étendre se capacité de production pour augmenter ses stocks".

"Dans un environnement que l'on considère très porteur sur le court et long termes, on se prépare à pouvoir assurer une croissance soutenue dans les années qui viennent à travers des investissements qui devraient continuer en 2008".

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