par Noëlle Mennella
PARIS (Reuters) - Patrick Ricard, le P-DG de Pernod Ricard, a confirmé à ses actionnaires son départ de la direction opérationnelle du groupe et son remplacement par Pierre Pringuet, aujourd'hui directeur général délégué.
Visiblement ému, Patrick Ricard s'est déclaré "heureux" de quitter la direction opérationnelle du groupe après 33 ans, se disant confiant dans la capacité de son successeur à gérer l'entreprise dans la continuité.
Prenant à son tour la parole, Pierre Pringuet a assuré que "rien" n'allait changer pour le groupe car "Patrick Ricard va rester comme président du conseil d'administration et (...) toutes les décisions stratégiques sortent" de cette instance.
Il a aussi souligné que la famille Ricard donnait au n°2 mondial des vins et spiritueux "une vision à long terme et la stabilité".
Le conseil d'administration, qui se réunira à l'issue de l'assemblée générale, procédera à la dissociation des fonctions de président du conseil d'administration et de directeur général.
Comme annoncé lors de l'assemblée générale du 7 novembre 2007, Patrick Ricard quittera ses fonctions exécutives à la tête de Pernod Ricard et Pierre Pringuet sera nommé directeur général.
"J'ai été suffisamment lié à la mutation du groupe pour que, si je m'écartais de cette voie, ce serait une forme de reniement et ce n'est pas ce que je ferai", a déclaré Pierre Pringuet.
Il a ajouté : "La voie est tracée, la direction est claire : c'est tout droit, dans l'exact prolongement de ce que nous avons fait jusqu'à présent".
Lors de l' assemblée générale de mercredi, réunie au Théâtre Mogador à Paris, Patrick Ricard a observé qu'entre 1975 et 2008, le résultat opérationnel courant du groupe avait été multiplié par 41 à 1.522 millions d'euros et son chiffre d'affaires par 19 à 6.589 millions.
RENONCEMENT AUX BONUS
Il a aussi indiqué que la vision long terme de la famille Ricard, qui détient 12,2% du capital du groupe, reposait sur son indépendance et la volonté de réaliser des acquisitions sur un mode amical. Il a également rappelé que la famille Ricard souhaitait continuer à se renforcer au capital du groupe.
Patrick Ricard a en outre confirmé les objectifs pour la totalité de l'exercice 2008-2009, clos au 30 juin, "en dépit du ralentissement économique global".
Pernod Ricard table donc toujours sur une croissance interne de son résultat opérationnel d'environ 8% pour son périmètre historique et sur une croissance à deux chiffres, à taux de change et d'intérêts constants, du résultat net courant part du groupe.
Le P-DG a aussi répété que la priorité du groupe était au désendettement.
Par ailleurs, les deux dirigeants ont informé les actionnaires qu'ils renonçaient tous deux aux bonus - plafonnés à un montant maximum de deux millions d'euros - que le groupe avait prévu de leur verser à l'occasion de leur départ à la retraite. Ces bonus avaient été introduits dans les résolutions devant être soumises au vote des actionnaires avant que soient connues les recommandations du Medef sur le sujet, a expliqué Patrick Ricard.
Enfin, en réponse à un actionnaire, le P-DG a déclaré que le groupe n'envisageait pas de distribuer des actions gratuites pour l'instant.
Au même, il a fait savoir que Pernod Ricard ne prévoyait pas non plus de lancer une OPA sur Rémy-Cointreau en ajoutant : "Je ne sais d'ailleurs pas si cette société est à vendre". En tout état de cause, Patrick Ricard a répété que le groupe ne voulait pas réaliser d'acquisitions car "même si se présentait une belle opération, on ne pourrait pas la financer".
Edité par Jean-Michel Bélot
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