(BFM Bourse) - Le spécialiste des vins et spiritueux affiche des résultats annuels mitigés, entre la croissance des ventes en Asie et leur recul sur des marchés clés comme la France et l'Espagne.
Pernod Ricard, deuxième groupe mondial de vins et spiritueux derrière Diageo, voit ses résultats accueillis avec modération ce matin par le marché. L'action est en recul de 0,79% à 137,35€ à 12h20.
Avec ses 350 marques, dont le champagne Mumm, le rhum Havana club ou encore la vodka Absolut, le groupe voit son chiffre d'affaires annuel stagner à 8,987 milliards d'euros sur son exercice décalé 2017/2018 terminé le 30 juin, contre 9,01 milliards d'euros l'exercice précédent. Soit une légère baisse de 0,26% sur un an.
Cette stagnation est fortement liée à la volatilité des monnaies selon le groupe. Hors effets de change et hors cessions ou acquisitions, le chiffre d'affaires progresse d'ailleurs de 6%. Du côté du bénéfice net, Pernod Ricard affiche un bond de 13% sur l'année, à 1,58 milliards d'euros, et le dividende proposé progresse de 17% à 2,36€ par action.
Les ventes de Ricard à la peine
En volumes écoulés, les marques qui progressent le plus rapidement sont le whisky Jameson (+12%) et le cognac Martell (+12%), suivis des whiskys Chivas Regal, Ballentine's et The Glenlivet (+5% chacun). Inversement, les ventes de Ricard sont à la peine (-5%), comme celles du champagne Mumm (-1%).
Si l'on regarde plus précisément au niveau de la répartition géographique des ventes, on note une nette accélération des ventes en Chine. Les ventes de Martell, numéro un du cognac dans l'empire du Milieu, progressent ainsi de 17%. Pernod mise sur un doublement de ses consommateurs issus de la classe moyenne en Chine, qui devrait représenter près de 600 millions personnes d'ici une décennie. Il faut néanmoins relativiser ces objectifs car la pénétration des spiritueux importés en Chine ne dépasse pas 1% en volume actuellement, d'après le groupe.
Plus largement, alors que l'Amérique pèse 28,3% du chiffre d'affaires et l'Europe 31,1% des ventes, l'Asie et le reste du monde représentent 40,6% des revenus du groupe. Hors effets de change et hors cessions ou acquisitions, les revenus augmentent de 9% dans la zone "Asie / reste du monde" et de 6% en Amérique et de seulement 2% en Europe.
De nouvelles recettes en France
Néanmoins, et c'est en partie ce qui inquiète le marché, même si les ventes progressent de 2% globalement en Europe, elles baissent de 5% en Espagne et de 4% en France.
La consommation d'alcool chez les Français est en effet en baisse structurelle. Entre 2007 et 2016, elle est passée de 80,7 litres à 70,7 litres par ménage dans l'Hexagone, selon le baromètre 2017 de la consommation des boissons alcoolisées réalisé par l'association d'industriels "Avec modération". C'est pourquoi Pernod Ricard tente de lancer de nouveaux produits, comme une boisson apéritive à base de fenouil et d'herbes fraîches qui a débarqué dans les supermarchés français en avril dernier.
Recevez toutes les infos sur PERNOD RICARD en temps réel :
Par « push » sur votre mobile grâce à l’application BFM Bourse
Par email