par Noëlle Mennella
PARIS (Reuters) - Pernod Ricard déclare compter tout spécialement sur ses marques haut de gamme et sur les pays émergents comme le Brésil, l'Inde ou la Chine pour affronter un marché qui restera tendu en 2009-2010.
Le groupe a par ailleurs indiqué envisager un important emprunt obligataire pour équilibrer ses financements.
La vodka Absolut, rachetée en juillet 2008 pour 5,6 milliards d'euros, constitue un élément clef de la croissance future du groupe qui a "considérablement renforcé" sa présence aux Etats-Unis, a déclaré Michel Bord, directeur général adjoint chargé des réseaux de distribution du groupe.
Ketil Eriksen, directeur général d'Absolut Compagny, a affirmé que l'intégration de la société s'était réalisée plus rapidement et avait coûté moins cher que prévu. "Nous pensons que l'avenir est rose pour nous", a-t-il dit.
Le numéro deux mondial des vins et spiritueux estime que pour Absolut et ses autres marques importantes, les nouvelles économies émergentes seront des marchés stratégiques. "Elles constituent le réservoir de consommation que nous devons aller chercher", a déclaré Pierre Pringuet, le directeur général de Pernod Ricard.
Emmanuel Babeau, son directeur financier, a souligné "le grand succès" remporté par l'augmentation de capital d'un milliard d'euros lancée par le groupe le 15 avril.
L'objectif de cette opération était d'alléger une dette de 13,5 milliards d'euros. Le ratio dette nette sur excédent brut d'exploitation était monté à six après le rachat d'Absolut. Le groupe ambitionne de ramener ce ratio à quatre d'ici à juin 2011.
"MINIMUM 500 MILLIONS D'EUROS"
En marge de la réunion, Emmanuel Babeau a indiqué à des journalistes que le groupe "viendra(it) sur le marché obligataire dans les semaines ou les mois qui viennent". Il a observé que lorsque des intervenants allaient sur ce marché les montants en cause étaient "au minimum de 500 millions d'euros".
L'objectif d'une telle émission est d'équilibrer à 50-50 les financements entre les crédits bancaires et les obligations, a-t-il poursuivi.
S'agissant des pays émergents, le directeur financier a indiqué qu'en 2008-2009, ils représenteraient 31% du résultat opérationnel courant du groupe contre 17% en 2003-2004.
Il a notamment insisté sur le rôle de la Chine "qui verra une grande partie de l'avenir des vins et spiritueux se jouer dans les années qui viendront", a ajouté Emmanuel Babeau.
Pierre Pringuet estime que le marché mondial des vins et spiritueux devrait être "au mieux stable voire légèrement négatif" en 2009-2010. Le groupe comptait gagner cependant des parts de marché au cours de cet exercice.
S'agissant du mois d'avril 2009, Emmanuel Babeau a affirmé être "en ligne avec (ses) attentes" notamment en ce qui concerne le déstockage aux Etats-Unis qui devrait se poursuivre et affecter l'activité du groupe au quatrième trimestre.
Au total, le groupe fait état d'"une légère augmentation" de son chiffre d'affaires en avril même si, ajoute-t-il, "il est encore trop tôt pour parler d'une reprise de marché".
Aux Etats-Unis, le groupe note que la base de comparaison reste difficile pour Absolut mais que les autres marques telles que Jameson, Glenlivet, Malibu "continuent à très bien se comporter".
Après l'acquisition d'Absolut, le groupe a annoncé vouloir céder pour un milliard d'euros d'actifs, un programme aujourd'hui achevé à hauteur de 60%. La dernière cession en date a été la vente du bourbon Wild Turkey vendue à l'italien Campari pour 433 millions d'euros. En avril, Pernod Ricard disait que ce programme de cession serait bouclé à l'horizon de 12 mois. Emmanuel Babeau a confirmé cet objectif mais s'est refusé à tout autre commentaire sur le sujet.
A la mi-journée, l'action Pernod Ricard cédait 1,4% à 44,39 euros, portant à plus de 11% son recul depuis le début de l'année, dans un marché en hausse de 0,4%.
Edité par Danielle Rouquié
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