par Jean-Michel Bélot
PARIS (Reuters) - France Télécom a présenté un projet d'offre d'achat "amicale" sur l'opérateur nordique de télécoms TeliaSonera AB, qui l'a toutefois rejetée immédiatement, jugeant le prix insuffisant.
Lors d'une conférence téléphonique, Didier Lombard, le président de l'opérateur français, a précisé qu'il se donnait 15 jours pour décider ou non de lancer formellement cette offre, qui donnerait naissance au 4e opérateur mondial de télécommunications avec 237 millions de clients, dont 168 millions dans le mobile et 69 millions dans le fixe.
Didier Lombard a souligné qu'un tel rapprochement ne pouvait être envisagé que "sur une base amicale" et a estimé avoir proposé le "juste prix" à TeliaSonera, ajoutant qu'il n'envisageait pas de modifier l'équilibre global de son offre.
Le projet d'offre est constitué d'un mix de 52% en numéraire payable en euros pour un équivalent de 63 couronnes suédoises par action TeliaSonera et de 48% en actions France Télécom sur la base d'un ratio d'échange de 3 actions nouvelles France Télécom pour 11 actions existantes TeliaSonera.
Sur la base de la partie en cash, l'offre est estimée à environ 30 milliards d'euros, selon les premières estimations réalisées par Reuters.
BAISSE DU TITRE FRANCE TÉLÉCOM
TeliaSonera a opposé immédiatement une fin de non-recevoir à l'opérateur français, estimant que l'offre était "sensiblement" inférieure à la valeur réelle du groupe.
"Le conseil d'administration a engagé des conseillers professionnels pour l'assister dans son examen et son évaluation de TeliaSonera et il a décidé à l'unanimité de ne pas soutenir l'offre indicative car elle sous-évalue sensiblement la société", explique l'opérateur nordique dans un communiqué.
Le titre TeliaSonera a réagi positivement à cette proposition (+7,4% à 57,75 couronnes vers 9h30) à la Bourse de Stockholm. En revanche, le titre France Télécom cédait 3,46% à 18,57 euros au même moment alors que certains analystes jugent que le prix est d'ores et déjà élevé.
"Nous continuons de penser que l'offre n'est pas particulièrement favorable aux actionnaires de France Télécom", estime dans une note un analyste, pour qui l'intérêt stratégique de l'opération est limité, le risque d'exécution réel en terme de synergies et le prix élevé, d'autant que FT pourrait devoir le relever.
Selon France Télécom, l'opération serait relutive en termes de bénéfice par action dès 2009 et deviendrait relutive en 2011 en termes de free cash-flow par action.
Le groupe s'est également voulu rassurant en matière d'endettement, en soulignant que le ratio dette nette sur marge brute opérationnelle du nouveau groupe redeviendrait inférieur à 2 d'ici 3 ans et qu'il ne modifierait pas sa politique de distribution de dividende.
Les synergies pourraient produire d'ici 2013 des économies d'un montant de près de 1% du chiffre d'affaires pro forma 2007 du nouveau groupe et 70% environ des économies liées à la fusion seraient réalisées d'ici 2011, a ajouté le directeur financier, Gervais Pellissier lors de la conférence téléphonique. Pour lui, le projet devrait permettre de préserver "le profil de crédit" du groupe.
En cas de succès de l'opération, France Télécom envisage de coter également ses actions sur les bourses de Stockholm et d'Helsinki.
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