(BFM Bourse) - L'once d'or a touché un nouveau sommet historique en août. Mais certains analystes estiment que le cours du métal jaune peut encore grimper.
Le métal précieux a toujours la cote en temps de crise. Et la crise sanitaire que nous vivons ne fait pas exception à la règle. L'or a ainsi touché un plus haut historique à 2.067 dollars l'once en août, et ne s'est que très légèrement replié depuis. Vendredi, l'once de métal jaune se négociait autour de 1.918 dollars. Soit encore plus de 27% de hausse depuis le 1er janvier. À titre de comparaison, le CAC 40 accuse un recul de 16% sur la période. En euros, on notera que la hausse est un peu plus faible du fait de l'évolution de la parité avec le dollar. L'once se négocie actuellement à 1.630 euros, soit près de 21% de plus qu'en janvier.
Signe de l'engouement des marchés, "même Warren Buffett, le grand investisseur américain, qui est pourtant un des féroces adversaires de l'or, (…) a investi", rappelle Damien Pelé, journaliste à Challenges, qui répondait aux questions des auditeurs dans l'émission BFM Bourse mercredi (voir la vidéo à partir de 2mn42). Warren Buffett s'est en effet positionné cet été sur le géant minier Barrick Gold.
Reste à savoir si l'essentiel de la hausse n'est pas déjà passée. Le métal précieux est une valeur refuge en temps d'incertitudes. Et les prochains mois pourraient être particulièrement volatils sur les marchés avec les conséquences du rebond des infections de coronavirus. En outre, les politiques très accommodantes des grandes banques centrales, Fed et BCE en tête, vont avoir tendance à éroder la valeur de la monnaie, ce qui profite généralement à l'or. En parallèle, "les taux d'intérêt n'ont pas arrêté de baisser et notamment les taux réels (les taux d'intérêt auxquels on retranche l'inflation, NDLR). Lorsqu'on regarde les taux d'intérêt des Etats (...), on a des taux bas voire négatifs. Et là on a un match or-obligation. Et l'or a remporté son match sur les obligations", jugeait également mardi dans l'émission BFM Bourse François Monier, directeur de la rédaction d'Investir.
"On pense que la hausse de l'or est durable", estime François Monier. "Après cela ne va pas monter en ligne droite et il est probable qu'il y ait des prises de bénéfices à court terme", ajoute-t-il. "Certains experts voient l'or monter encore à 2.500 dollars. (…) On peut en mettre une pincée dans son patrimoine" afin de le diversifier, estime de son côté Damien Pelé.
Or physique ou or papier
Mais une pincée seulement. Jamais plus de 3 à 5% de son portefeuille. Un lingot valant actuellement 52.000 euros, la plupart des investisseurs se tourneront donc plutôt vers des lingotins (par exemple de 10 grammes, qui vaut autour de 560 euros). Ou alors vers des pièces d'or, un Napoléon 20 Francs or se négociant environ 323 euros.
Attention cependant à la fiscalité, avec des frais de transaction assez lourds pour l'or physique, ce qui pousse à détenir l’or pendant une période assez longue. "Ce n'est pas comme une action. On n'achète pas pour un mois" mais sur du long terme, prévient ainsi Damien Pelé. À moins de passer par des trackers (ou ETF), qui fluctuent selon le cours de l’or et sont beaucoup plus simples à gérer. Dans ce cas, c'est la fiscalité classique des plus-values mobilières qui s'applique. Mais vous ne détenez alors pas du précieux métal en direct.