(BFM Bourse) - Le fabricant finlandais d'équipements télécoms Nokia a annoncé son intention de quitter la Bourse de Paris. Les actions Nokia resteront cotées sur le Nasdaq Helsinki.

La Bourse de Paris va dire adieu à l'un de ses pensionnaires l'an prochain. Nokia a annoncé ce mardi 4 novembre vouloir mettre un terme à son parcours boursier sur la place parisienne.

Le fabricant finlandais d'équipements télécoms justifie cette décision par des contraintes administratives et des questions de coûts liées à sa cotation sur Euronext Paris. Une société cotée sur le marché Euronext est en effet redevable d'une commission annuelle pour la cotation de ses actions.

À ces frais, il faut par exemple ajouter les honoraires des différents intervenants dont les commissaires aux comptes, ou les agences de communication chargées de diffuser l'information réglementée.

Nokia précise que ses actions resteront cotées à Helsinki, sa place de cotation domestique, et conservera ses American Depositary Receipts (ADR) - des certificats de dépôt qui permettent aux investisseurs américains de spéculer sur des groupes étrangers - cotés à la Bourse de New York.

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Un intérêt limité

Ce retrait de la cotation du fabricant finlandais est soumis à l'approbation du conseil d'administration d'Euronext Paris. Un fois le feu vert obtenu de l'opérateur boursier, la radiation devrait intervenir dans les trois mois.

Nokia invite les investisseurs dont les actions sont cotées sur Euronext Paris à consulter leurs conseillers financiers et/ou leurs dépositaires afin d'évaluer les conséquences de cette radiation pour eux.

Avant Nokia, d'autres groupes étrangers ont abandonné leur double cotation à la Bourse de Paris.

En septembre 2024, l'ex-filiale du chimiste belge Solvay a tourné le dos à la Bourse de Paris, tout comme le cimentier suisse Holcim fin 2022, mettant tous deux en avant des contraintes administratives et des questions de coûts liées à leur cotation sur Euronext Paris.

Nokia avait pris la place d'Alcatel-Lucent au sein du CAC 40

Le point commun de ces sociétés est qu'elles ont toutes racheté des groupes français. Solvay avait acquis Rhodia en 2011. De son côté, Holcim avait fusionné avec le cimentier Lafarge en 2015 avant de retirer le nom du groupe français en 2021 (et sa cotation à Paris en 2022). Une certaine idée d'une fusion entre égaux, comme elle avait été vantée en 2015...

Dans le cas de Nokia, le groupe ne s'est jamais vraiment introduit à la Bourse de Paris. La société finlandaise a de facto conservé cette place de cotation après avoir racheté en 2015 son concurrent français Alcatel-Lucent, une opération qui s'était réalisée en titre. Ce qui avait abouti en 2016 à la radiation d'Alcatel-Lucent de la Bourse de Paris.

Nokia avait alors pris la place d'Alcatel-Lucent au sein du CAC 40 en janvier 2016. Le groupe finlandais avait ensuite été expulsé de l'indice parisien par STMicroelectronics en septembre 2017.

Cette décision survient alors que Nokia a le vent en poupe, l'action prenant 40% depuis le début de l'année, portée notamment par les activités de la société liées à l'intelligence artificielle. Il y a une semaine, le titre du groupe finlandais avait flambé de 20,9% après que Nvidia a annoncé un investissement de 1 milliard de dollars dans le groupe ainsi qu'un partenariat stratégique.

Par Sabrina Sadgui avec Julien Marion