(BFM Bourse) - Le fabricant de câbles a annoncé ce lundi 22 décembre la cession de cette activité pour un total de 207 millions d'euros en valeur d'entreprise. Une opération qui a de quoi être bien prise par le marché selon Jefferies, car elle permettra à l'entreprise de devenir un "pure player" de l'électrification à 100%.
Nexans s'apprête à clore une transformation engagée il y a maintenant plus de trois ans. Le fabricant français de câbles a annoncé ce lundi 22 décembre être entré en négociations exclusives avec le groupe d'équipements automobiles Motherson pour lui céder sa division "Autoelectric".
Cette division est spécialisée dans les faisceaux de câbles et systèmes de câblage pour l'automobile. Basée en Allemagne, cette activité a généré 749 millions d'euros de revenus en 2024 et compte 14.000 employés.
Nexans indique que cette cession s'opérera sur la base d'une valeur d'entreprise (c'est-à-dire dette incluse) de 207 millions d'euros. Le groupe s'attend à ce que la transaction soit finalisée d'ici à la "mi-année 2026".
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La dernière pierre à l'édifice
L'entreprise a donné au marché quelques indications sur ses perspectives 2025 pour tenir compte de cette opération. Dans la mesure où Autoelectric est en cours de vente, ses résultats seront déconsolidés du périmètre de la société lors de la présentation de ses comptes annuels, le 19 février prochain.
En conséquence, Nexans a indiqué attendre un résultat brut d'exploitation ajusté compris entre 710 et 760 millions d'euros pour 2025, contre 810 à 860 millions d'euros précédemment. L'impact de 100 millions d'euros correspond à la fois à la contribution d'Autoelectric sur douze mois mais aussi à celle de Lynxeo sur six mois. Nexans avait finalisé la vente de cette dernière entreprise à Latour Capital en juillet dernier. L'objectif annuel de génération de trésorerie 2025 est inchangé et reste donc entre 275 et 375 millions d'euros.
Sur la base de ces indications, Jefferies calcule que l'Ebitda d'Autolelectric attendu pour 2025 s'élève à 55 millions d'euros. La cession traduirait donc un multiple de valeur d'entreprise sur Ebitda attendu de 3,8 soit un tout petit peu moins que la valorisation retenue par Jefferies pour cette activité (4 fois l'Ebitda attendu pour 247 millions d'euros de valeur d'entreprise).
Malgré cette valorisation relativement basse, l'opération "devrait être bien prise" par le marché car "Autoelectric était la dernière cession nécessaire pour réaliser la transition vers une activité à 100% liée à l'électrification, comme le prévoyait le plan initial de Nexans en 2021", conclut Jefferies.
À la Bourse de Paris, l'action Nexans s'adjuge 2,1% ce lundi 22 décembre en fin de matinée, signant l'une des plus fortes hausses d'un SBF 120 atone (-0,34%).
Rotations d'actifs
En février 2021, Nexans avait annoncé un important recentrage visant à devenir un "pure player" de l'électrification, via la production de câbles et de systèmes pour la génération, la transmission et la distribution d'électricité.
Le directeur général de l'époque Christopher Guérin évoquait alors une nécessité pour éviter que Nexans se disperse dans trop d'activités et devienne "le Kodak du câble".
Depuis l'annonce de ce plan stratégique, l'action Nexans a pris 86% en un peu plus de trois ans et demi.
Pour mener à bien cette transformation, le groupe français est passé par des rotations d'actifs, en acquérant des sociétés (le colombien Centelsa, le finlandais Reka Cable, l'italien La Triveneta) mais aussi en cédant ses métiers non liés à l'électrification.
L'entreprise a aussi vendu Aginode (câbles télécoms), AmerCable (câbles pour "milieux hostiles" destinés à l'industrie pétrolière et gazière) et Lynxeo (câbles industriels) depuis 2023.
Autoelectric, l'activité de harnais électrique de l'entreprise, constituait donc la dernière pierre à apporter pour achever la transformation de la société en "pure player" de l'électrique.
Nouveau visage même cap
Au-delà de cette cession, rappelons que Nexans a enregistré le départ de Christopher Guérin, le directeur général à l'origine d'un spectaculaire redressement opérationnel et boursier depuis 2018 (l'action a pris 150% depuis sa prise de fonction en juillet 2018). Son successeur, Julien Hueber, qui a pris les rênes de la société en novembre, devrait toutefois s'inscrire dans la continuité de sa stratégie.
"Un nouveau visage, le même plan", résumait en octobre Deutsche Bank. "L'ambiguïté concernant la raison du changement et le moment de l'annonce a conduit à une vente massive des actions Nexans. Cependant, la conférence téléphonique après la clôture du marché a été plus rassurante, le président confirmant que la stratégie et les objectifs financiers du groupe pour 2026-2028 rest(aien)t inchangés", écrivait la banque allemande.
Nexans fait partie de la trentaine de valeurs européennes favorites d'Oddo BHF pour 2026.
L'année "2026 devrait confirmer la poursuite de la croissance dans des proportions modérées comme cela a été le cas en 2025 (évolution du périmètre avec des désengagements confirmés) alors que la réalisation des grands projets HV (haute tension, NDLR) et les pleines retombées du plan SHIFT (un programme qui a permis de remettre d'équerre les activités en sous-performance de la société et d'améliorer les performances des autres, NDLR) favoriseront une accélération de la croissance en 2027/2028", fait valoir le courtier.
JPMorgan est au contraire à "neutre" sur l'action en raison de "risques" sur les futures acquisitions de la société.
Sur ce point, Nexans a confirmé ce lundi que ses objectifs 2028 étaient "inchangés". Dans son plan stratégique "Sparking electrification" l'entreprise compte dégager un Ebitda ajusté de 1,15 milliard d'euros en 2028.
Pour tenir cette cible, Jefferies estime ce lundi que le groupe devra désormais accélérer la cadence sur les acquisitions "pour remplacer l'Ebitda des activités cédées".
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