(BFM Bourse) - Le concepteur et distributeur en ligne de meubles et articles de décoration bondit à la Bourse de Paris. Les investisseurs apprécient l'annonce d'un retour aux bénéfices à l'issue de son exercice décalé 2023-2024 clos fin avril.
En début d'année, le groupe Miliboo avait fait sensation en publiant de robustes comptes du premier semestre, ce qui correspond à la période couvrant les mois de mai à octobre 2023.
Le spécialiste haut-savoyard de la conception et de la vente de mobilier "tendance", modulable et personnalisable sur Internet, avait fait état d'un record d'activité au titre de son premier semestre fiscal et d'un retour à une marge brute élevée, supérieure à 60%. Son titre avait progressé de 14,5% le 28 février, au lendemain de la publication de Miliboo.
Des comptes annuels qui reviennent dans le vert
Ce lundi, le marché réagit une nouvelle fois favorablement à la dernière publication du groupe créé en 2005. L'action Miliboo progresse encore de 10%, après avoir bondi de 22,5% en matinée. La nette amélioration des comptes a été confirmée sur l'ensemble de l'exercice clos fin avril, ce qui s'avère une prouesse dans un marché de l'ameublement en berne.
Le spécialiste de l'ameublement signale avoir réalisé un chiffre d'affaires en hausse de 2,3% à 43,3 millions d'euros sur l’intégralité de son exercice 2023-2024, clos fin avril. Miliboo précise qu'il s'agit du niveau d'activité le plus élevé réalisé depuis sa création, soit en 2005.
Le groupe explique avoir bénéficié d'une hausse du panier moyen, ce qui a permis de compenser une baisse de 3,9% des volumes sur l'année. Miliboo souligne que ce repli est "limité" à comparer à une baisse de 4% d'un marché "atone", selon les chiffres d'IPEA (Institut de prospective et d'études de l'ameublement) pour la période fin mars 2023 à fin mars 2024, cités par la société. Les ventes en France, qui représentent 85% du chiffre d'affaires de Miliboo, sont en croissance de 2,2% pour ressortir à 37,2 millions d'euros quand l'activité à l'international progresse quant à elle de 3,4% à 6,1 millions d'euros.
La marge brute a nettement progressé sur un an, passant de 54,5% à 61,4% en 2023-2024, dépassant ainsi pour la première fois le cap des 60% depuis 2020 sur un an. La société attribue cette forte progression de sa rentabilité à une "gestion rigoureuse "de ses dépenses de fonctionnement, et à un contexte "moins tendu" sur les coûts d’achat et de logistique (fret international) que sur l’exercice précédent.
Dans ce contexte, le résultat brut d'exploitation (Ebitda) revient dans le vert pour la première fois depuis le printemps 2022. En avril 2024, il ressort à 3,1 millions d'euros, là où le groupe affichait encore une perte d'exploitation de 0,9 million d'euros en 2022-2023. Autre élément de satisfaction, le groupe renoue aussi avec les bénéfices à hauteur de 2,4 millions d'euros, là où il affichait une perte de 1,5 million d'euros l'an dernier à pareille époque.
En ce qui concerne les perspectives, Miliboo n'a pas souhaité livrer des perspectives chiffrées, citant un marché de l'ameublement "toujours orienté à la baisse en ce début d'exercice et dans un contexte économique incertain amplifié par la crise immobilière qui pèse sur les achats de mobiliers".
Le spécialiste de l'ameublement se contente uniquement de réaffirmer sa prudence "face à ce contexte et à la baisse des volumes", et dit s'attacher à piloter sa stratégie commerciale en vue de "préserver sa marge brute tout en tenant compte de la sensibilité prix sur les volumes".
Maisons du Monde, dégradé comme prévu
Un autre acteur de l'ameublement a aussi communiqué sur ses éléments financiers vendredi soir. Il s'agit de Maisons du Monde, qui a publié des résultats semestriels dégradés mais "en ligne" avec les attentes de TP ICAP Midcap.
Sur le seul deuxième trimestre, l'enseigne d'ameublement a ainsi observé des ventes en repli de 9,6% sur un an à 242 millions d'euros. La réalisation trimestrielle de Maisons du Monde est conforme aux attentes du bureau d'études, qui anticipait 247 millions d'euros de chiffre d'affaires.
"Les différents segments évoluent globalement dans le même sens avec un recul plus marqué en décoration (-13% contre -6% sur le meuble) et sur le réseau de magasin (-10,5% contre -8% pour les ventes en ligne). Comme de nombreux autres acteurs, le groupe souligne la contre-performance du mois de juin", avance Florent Thy-tine, responsable de la recherche actions chez TP ICAP Midcap.
La direction salue les premiers résultats des 3 magasins pilotes qui ont été rénovés en début d'année, avec des performances "supérieures à deux chiffres par rapport au reste du réseau". Le groupe ajoute que 70 points de vente auront le droit à un petit coup de jeune d'ici la fin de l'année 2024.
Cette initiative s'inscrit dans le plan stratégique 2024-2026 "Inspire everyday", annoncé en début d'année. Maisons du Monde espère réaliser en cumulé un cash-flow libre 100 millions d'euros entre 2024 et 2026 grâce notamment à 85 millions d'euros d’économies sur 3 ans. L'enseigne d'ameublement entend aussi atteindre un ratio capex (dépenses d'investissement, NDLR) /ventes abaissé à 3%.
Ce plan de transformation pèse pour l'instant sur le bas du compte de résultats. Le résultat opérationnel courant (Ebit) ressort ainsi en perte à hauteur de 5,8 millions d'euros, "comme attendu" par TP ICAP Midcap et la direction de Maisons du Monde. Aussi, le groupe a essuyé une perte de 24 millions d'euros au premier semestre, contre un bénéfice de 1 million d'euros un an plus tôt en raison d'une charge exceptionnelle et d'une dégradation du résultat financier.
Mais cette publication recèle quelques éléments positifs. La marge brute progresse de 150 points de base, soit 1,5 point de pourcentage à 65,3%, ce qui constitue une "bonne surprise" pour Florent Thy-tine. Le spécialiste redoutait un recul lié à la baisse des prix mais qui a été compensée par une réduction des coûts de fret et la contribution de la marketplace (place de marché, NDLR).
Aussi, il rappelle que le groupe est parvenu à maintenir un flux de trésorerie libre quasi à l’équilibre (-0,9 million d'euros) grâce à une division par 2 des dépenses d'investissements (9 millions d'euros) et une contribution du besoin en fonds de roulement de 8 millions d'euros.
Pour autant, l'analyste ne s'attend pas à un retournement au second semestre mais estime à ce stade que le "point bas est atteint". Dans un contexte peu porteur pour le secteur de l'ameublement, "le groupe a démontré sa capacité à protéger le cash et poursuivre son plan de réduction des coûts", poursuit-il, ce qui le pousse à relever sa recommandation à l'achat "au vu du potentiel du titre" avec un objectif cependant maintenu à 5,40 euros.
"Nous n’excluons pas de nouvelles pressions à la baisse sur le titre, mais elles seront l’occasion de constituer une petite position dans un premier temps", conclut Florent Thy-tine.
A la Bourse de Paris, Maisons du Monde est bien orienté en dépit de ce basculement des comptes rouge au premier semestre. Le titre bondit de 3,5% vers 15h00, mais cède encore plus de 30% depuis le début de l'année.
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