(BFM Bourse) - La capitalisation boursière des 100 premières entreprises mondiales a atteint 40.000 milliards de dollars, fin mars 2024, soit un niveau record depuis cinq ans. Une progression notamment menée par les Etats-Unis avec l’effervescence autour de l'intelligence artificielle. La France conserve sa quatrième place.
Les trois premiers mois de l'année 2024 ont été fastes sur les marchés. Les indices mondiaux ont crevé de nouveaux plafonds, soutenus par les espoirs de baisses de taux en Europe et aux Etats-Unis. Ils ont également été tractés par les plus grands groupes cotés. C'est ce que montre la dernière édition de l’étude "Global top 100 Companies by market capitalisation", réalisée par le cabinet de conseil et d’audit PwC.
A fin mars 2024, ces 100 groupes les mieux valorisés au monde pesaient collectivement 39.971 milliards de dollars, contre 31.433 milliards en mars 2023, soit une augmentation de 27% sur un an, ou l'équivalent de 8.438 milliards de dollars.
"Cette augmentation a permis de récupérer les pertes enregistrées l'année précédente grâce à la stabilisation de la situation macroéconomique et au retour de l'appétit des investisseurs pour les actions", note le cabinet de conseil et d’audit PwC.
Le boom de l'IA
Autre fait notable de cette étude, la capitalisation boursière du top 100 a presque doublé au cours des cinq dernières années, un rythme qui a extériorisé un taux de croissance annuel composé de 14%. Cette nette progression a été tirée par les États-Unis (28.800 milliards de dollars de capitalisations dans le top 100), qui continuent d'être le principal contributeur au top 100 mondial devant l'Arabie saoudite (1.991 milliards) et la Chine (1.837 milliards).
Associé spécialiste des marchés de capitaux chez PwC France et Maghreb, Philippe Kubisa remarque qu'au cours des 12 derniers mois, "l'appétit des investisseurs pour les actions est revenu et les valorisations des actions mondiales ont connu une forte hausse de la demande en raison des développements rapides de l'intelligence artificielle (IA)". Les Sept Magnifiques ont ont contribué pour 54% à la progression sur un an de la valeur combinée des 100 plus grandes entreprises au monde, précise PwC
"L'IA est susceptible de changer la façon dont le monde fonctionne et présente un potentiel de croissance significative de la valeur pour les entreprises qui sont en mesure d'utiliser son potentiel. Le top 100 a déjà subi cet effet, atteignant un niveau record de 40 000 milliards de dollars au 31 mars 2024, soit près du double de la valeur du Top 100 au 31 mars 2019", poursuit-il.
Le cabinet recense aussi 13 nouveaux entrants dans le top 100. Ce qui implique que 87 entreprises ont conservé leur place dans ce top 100, dont le seuil pour y figurer, a augmenté de 16% pour atteindre 141 milliards de dollars.
La domination des Etats-Unis
Au 31 mars dernier, les États-Unis dominaient donc outrageusement ce palmarès, avec des cadors de la cote qui pesaient collectivement 28.785 milliards de dollars, soit 72% de la capitalisation mondiale, contre 67% un an plus total. Sans surprise, le podium des plus grandes capitalisations mondiales est en effet exclusivement composé de géants technologiques américains.
Microsoft et ses 3.126 milliards de dollars de capitalisation domine le classement suivi d'Apple qui émarge pour sa part à 2.648 milliards, et de Nvidia (2.224 milliards de dollars) à la troisième place. Le spécialiste des cartes graphiques a enregistré la plus forte croissance de toutes les entreprises du top 100 (225 %), entrant pour la première fois dans le top cinq, rappelle PwC.
A la cinquième place on retrouve Alphabet (Google) qui approche les 2.000 milliards, suivi d'Amazon (1.874 milliards de dollars) et de Meta, la maison-mère de Facebook (1.238 milliards de dollars).
Les temps ont en revanche été encore difficiles pour les places financières de Chine et de sa région. Les sociétés chinoises cotées présentes dans ce top 100 ont vu leur valorisation s'effriter de 15% à 1.387 milliards de dollars, "les vents économiques contraires de la région ayant eu un impact négatif sur le sentiment des investisseurs", précise PwC.
Le luxe toujours majoritaire en France
Ce qui a d'ailleurs profité à l'Arabie Saoudite. Avec son seul représentant Saudi Aramco, dans ce top 100 (1.991 milliards), l'Arabie Saoudite est parvenue à prendre la deuxième place derrière les États-Unis, profitant du trou d'air des plus importantes entreprises chinoises cotées en Bourse. Les poids lourds chinois du numérique comme Alibaba (-31% sur un an) ou Tencent (-22%) ont ainsi subi d’importantes pertes entre mars 2023 et 2024.
Du côté de nos fleurons tricolores, le luxe reste ultra majoritaire dans ce classement du top 100, avec LVMH (19e) suivi d'Hermès qui fait une percée à la 38ème place, puis de L’Oréal (41e), et de Christian Dior (88e). Totalenergies qui réfléchit à faire de la Bourse de New York sa place de cotation principale au détriment de celle de Paris, pointe à la 76ème place de ce Top 100. Ce sont donc autant de valeurs vedettes qui permettent à la France de rester à la quatrième place du classement, forte d'une capitalisation boursière de 1.286 milliards de dollars.
A noter qu'Airbus figure au 95e rang ,avec une capitalisation boursière de 145 milliards de dollars, mais PwC considère le groupe aéronautique comme néerlandais, peut-être parce que la société a son siège légal aux Pays-Bas.
Le Royaume-Uni (792 milliards de dollars) conserve pour sa part sa cinquième place, quand la valeur des entreprises des autres régions représentées dans le top 100 a progressé de 12%, à 3.659 milliards de dollars.
A noter la percée des Pays-Bas dans ce classement, qui se sont hissés dans le top 10 (9e). Le grand champion de la cote néerlandaise reste ASML (378 milliards de dollars), qui est aussi la troisième plus importante entreprise en Bourse en Europe, derrière le danois Novo Nordisk, qui a d'ailleurs ravi au groupe français LVMH (2e) la tant convoitée place de première capitalisation européenne en septembre 2023.
L'Europe n'a donc pas à rougir face aux mastodontes américains. Les entreprises du Vieux continent présentes dans ce top 100 des groupes les mieux valorisés au monde, ont vu leur capitalisation collective bondir de 14% sur un an pour s'élever à 4.770 milliards de dollars.
L'IA figure de proue du secteur technologique
En termes de secteurs d'activité, la technologie au sens large (incluant les spécialistes des semi-conducteurs, de l'électronique ou des paiements) accroît encore son importance avec 22 sociétés présentes dans ce Top 100. Elle représente désormais 33% de la capitalisation totale des entreprises de ce classement mondial, soit une capitalisation boursière combinée de 13.220 milliards de dollars.
Ce secteur a d'ailleurs enregistré la plus forte augmentation absolue de la capitalisation boursière, avec une hausse de 50 % au cours de l'année. Cette progression s'explique donc par l'intérêt croissant pour l'intelligence artificielle.
Le secteur de la santé est quant à lui représenté par 15 entreprises majoritairement américaines avec Eli Lilly (9e) dont le titre a gagné 126% sur un an, UnitedHealth (18e), Johnson & Johnson (23e) ou Merck (29e). Tout comme le secteur des services financiers, suivi par la consommation discrétionnaire avec 13 entreprises et les services de communication, avec 9 sociétés concernées.
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