par Gilles Guillaume

PARIS (Reuters) - L'arrêt par Michelin de sa production de pneus poids lourds à Olsztyn (Pologne), confrontée à la concurrence des produits asiatiques à bas coût, ainsi qu'à Shenyang (Chine), imputable cette fois à l'atonie du marché local, contribuera à réduire de 15% la capacité de production mondiale du groupe, a dit mercredi son directeur financier.

Dans le cadre de l'adaptation permanente de son dispositif industriel, Michelin a annoncé localement ce trimestre la conversion des deux usines vers la production de pneus de voitures. Ces décisions viennent s'ajouter à la fermeture de ses sites de pneus poids lourds à Karlsruhe et Homburg en Allemagne, annoncée fin 2023.

En Europe, l'outil de production de pneus poids lourds de Michelin sera désormais concentré sur l'Espagne, l'Italie et la Roumanie.

Au cours d'une téléconférence avec des analystes organisée à l'occasion de la publication de ventes trimestrielles ressorties en baisse plus forte que prévu, à cause notamment d'une demande atone pour les pneus de camions et de spécialité, Yves Chapot a également indiqué que les ajustements industriels annoncés en 2023 et 2024 réduiraient de 7% la capacité de production du groupe dans les pneus de plus petite taille pour les voitures.

Fort de son positionnement premium, Michelin mise sur les pneus plus grands, de 18 pouces ou plus, davantage adaptés aux SUV mais aussi aux voitures électriques dont ils encaissent mieux le poids et le couple élevés.

"La priorité de Michelin est d'accompagner les personnes dans ces changements", a ajouté Michelin mercredi dans son communiqué de résultats.

La fermeture de l'activité poids lourds à Olsztyn, dont l'activité pneus tourisme-camionnette sera pour sa part modernisée, n'aura pas d'impact sur les emplois, a précisé un porte-parole du groupe car les personnes concernées "vont évoluer sur de nouvelles activités en lien avec ce recentrage".

(Reportage Gilles Guillaume, édité par Zhifan Liu)

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