(BFM Bourse) - Le fabricant de pneumatiques a vu ses revenus reculer au premier semestre, lestés par une chute des volumes et par des effets de changes négatifs tandis que son principal indicateur de rentabilité a été inférieur au consensus. Mais la confirmation des objectifs pour 2025 et 2026 conforte les analystes, optimistes sur le dossier.
Michelin a encore dû composer avec un environnement difficile au premier semestre 2025. Dans le dur depuis plusieurs semestres, les volumes ont été négatifs à hauteur de 6,1 points de pourcentage, retranchant 820 millions d'euros au chiffre d'affaires du groupe au bibendum.
La société a été pénalisée par une activité en berne dans la première monte, notamment dans la zone "Europe" pour les véhicules dits "tourisme camionnettes" (les voitures particuliers et les petits utilitaires) où le marché a chuté de 8%. "Les ventes de véhicules neufs sont impactées par les contraintes de pouvoir d'achat ainsi que par des incertitudes réglementaires qui retardent les décisions d'achat des consommateurs", a expliqué la société.
Du côté des poids lourds, la demande a plongé de 19% dans la zone "Amérique du Nord et centrale". "Les nombreuses incertitudes politiques (remise en cause de réglementations environnementales) et économiques (tarifs douaniers, risques d’inflation et/ou de récession) incitent les flottes à retarder leurs investissements dans de nouveaux véhicules", a détaillé Michelin.
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La rentabilité plombée par le transport routier
La traditionnelle capacité de Michelin à élever les prix et à orienter ses ventes vers les produits et les régions les plus chers - ce que l'on appelle l'effet "price-mix" - n'a pas permis de compenser la chute des volumes, avec un impact positif de 542 millions d'euros. D'autant que les effets de changes négatifs ont encore enlevé plus de 200 millions d'euros de revenus.
In fine, Michelin a vu son chiffre d'affaires baisser de 3,4% sur un an à 13,03 milliards d'euros, un chiffre en ligne avec les attentes des analystes.
Le principal indicateur de rentabilité de la société, c'est-à-dire le "résultat opérationnel des secteurs", a en revanche déçu, s'établissant à 1,45 milliard d'euros, en baisse de 19% sur un an. Le consensus était logé à 1,5 milliard d'euros, selon Bernstein. La rentabilité de la société a été pénalisée par le segment "transport routier" où la marge opérationnelle s'est contractée à 5,5% contre 9,5% au premier semestre 2024.
"La société décrit cette marge comme une point bas temporaire due à un effet de levier opérationnel négatif (en gros la chute des revenus s'est particulièrement faite ressentir dans les comptes, NDLR) causé par la faiblesse des volumes, en particulier en Amérique du Nord", écrit Bernstein.
Oddo BHF souligne a contrario la bonne performance de la rentabilité des pneus de spécialités (véhicules agricoles, miniers, pneus pour les avions) avec une marge opérationnelle de 14,5% contre un consensus à 11,6%.
La génération de trésorerie de la société a été négative, à -102 millions d'euros avant impact des opérations des fusions-acquisitions, mais moins mauvaise que redouté par les analystes (le consensus s'inscrivait à -221 millions d'euros).
Objectifs confirmés pour 2025
À la Bourse de Paris, l'action Michelin perd 2,3% en fin de séance ce vendredi 25 juillet à la suite de la présentation de ses résultats contrastés.
Un élément vient rassurer les analystes et les conforter dans leur opinion positive sur l'action Michelin: le groupe a confirmé ses objectifs pour 2025. L'entreprise entend toujours dégager un résultat opérationnel des secteurs supérieur à celui de 2024 et un flux de trésorerie libre avant fusions-acquisitions de plus d'1,7 milliard d'euros. Le groupe compte par ailleurs toujours parvenir à un résultat opérationnel des segments de 4,2 milliards d'euros en 2026.
Cette annonce est "meilleure que prévu alors que l'on s'attendait à une révision à la baisse des prévisions de résultat opérationnel des secteurs pour 2025 et 2026", note Jefferies.
"L'environnement commercial de Michelin est resté aussi difficile au deuxième trimestre qu'au premier, et bien que les performances aient été moins bonnes cette fois-ci, les leviers de résilience ont continué à fonctionner, ce qui a permis de maintenir les prévisions pour l'exercice", constate de son côté Bernstein.
La confirmation de perspectives annuelles, "considérées comme à risque depuis plusieurs mois, devrait rassurer et suggère des révisions très limitées du consensus", abonde Oddo BHF.
"Elle suppose néanmoins une forte amélioration de la performance opérationnelle au second semestre (stable sur un an mais en hausse d'environ 20% séquentiellement), sur laquelle le management s’est toutefois montré confiant lors de la conférence téléphonique", ajoute le courtier. Oddo BHF confirme son conseil à "surperformance" sur Michelin, attendant une amélioration de la dynamique du groupe sur le second semestre qui se prolongerait en 2026.
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