par Matthias Blamont

PARIS (Reuters) - Michelin a déclaré anticiper une nouvelle hausse de ses résultats en 2008, en dépit d'un environnement macroéconomique difficile, après l'annonce d'une augmentation de plus de 35% de son résultat net l'an dernier, inférieure aux attentes.

Vers 10h35, le titre du géant des pneumatiques reculait de 2,24% à 59,83 euros. Au même moment, l'indice DJ Stoxx européen de l'automobile gagnait 0,96%.

"2007 a marqué le retour de la croissance chez Michelin", a souligné Michel Rollier, associé gérant, au cours d'une conférence de presse. En 2006, l'entreprise avait enregistré des résultats en baisse, pénalisée par des efforts de compétitivité jugés insuffisants et par l'impact des matières premières.

Le résultat net part du groupe du géant des pneumatiques a totalisé 774 millions d'euros en 2007, en raison notamment d'une charge exceptionnelle inattendue de 74 millions d'euros, tandis que le résultat opérationnel avant produits et éléments non récurrents a atteint 1,64 milliard d'euros, soit une marge de 9,8% (+1,6 point).

Sans cette charge exceptionnelle, relative à des indemnités de fin de carrière prévues pour les deux prochaines décennies et soumises à la fiscalité, la marge du groupe se serait établie à 10,2%. Le dividende sera néanmoins relevé de 10,3% à 1,6 euro.

Les ventes du groupe se sont élevées à 16,86 milliards d'euros, en hausse de 3%, tandis que les charges de restructuration ont atteint 326 millions d'euros.

A taux de change constants, le chiffre d'affaires affiche une hausse de 6,5%.

Les analystes du consensus Reuters Estimates tablaient en moyenne sur une marge opérationnelle de 1,71 milliard d'euros et sur un résultat net de 815,3 millions d'euros pour un chiffre d'affaires de 17,01 milliards.

Jean-Dominique Sénart, gérant, a mis en avant que le ratio d'endettement s'était amélioré de 19 points à 70%. Au 31 décembre, la capacité d'autofinancement libre était positive de 433 millions d'euros.

PRUDENCE POUR 2008

Dans son communiqué de résultats, Michelin indique que, "sauf détérioration marquée de l'environnement", ses ventes nettes et son résultat opérationnel avant éléments non récurrents progresseront en 2008, sans donner davantage de détails.

La direction a néanmoins estimé que la hausse du prix des matières premières était de nature à générer des surcoûts de 200 millions d'euros cette année, à comparer avec 70 millions d'euros comptabilisés en 2007.

A défaut de pronostics précis pour l'exercice qui débute, Michel Rollier a confirmé les objectifs financiers de Michelin pour 2010, dans le cadre du plan stratégique baptisé Horizon 2010.

A cette date, Michelin vise une marge opérationnelle et une rentabilité des capitaux employés supérieures à 10%. L'entreprise veut également voir ses ventes en volumes croître de 3,5%. En 2007, elles ont progressé de 3,2%.

Pour Michel Rollier, l'objectif d'amélioration des gains de productivité de 30% d'ici à 2010 sera "plus qu'atteint".

"Le groupe développera ses capacités de production dans les régions à forte croissance mais maintiendra des investissements importants en Europe de l'Ouest et en France", a-t-il expliqué.

Jean-Dominique Sénart est par ailleurs revenu sur la fermeture programmée de l'usine de Toul. Cette fermeture "est inéluctable", a-t-il dit "mais nous veillerons à ce que tous les salariés puissent retrouver un emploi dans les meilleures conditions possibles." Le groupe Michelin a annoncé qu'il tablait sur une nouvelle hausse de ses résultats en 2008, en dépit d'un environnement difficile, après une progression de plus de 35% de son résultat net l'an dernier, inférieure aux attentes. /Photo d'archives/REUTERS/Victor Fraile

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