(BFM Bourse) - Le spécialiste des électrolyseurs et stations de recharge pour produire et distribuer de l'hydrogène bas carbone a indiqué que son donneur d'ordre allemand avait décidé de suspendre une commande en Guyane. L'impact sur le chiffre d'affaires est évalué à deux millions d'euros par la société.

McPhy fait face à un impair indépendant de sa volonté sur un de ses projets phares. Le spécialiste des équipements de production et de distribution d'hydrogène bas carbone (électrolyseurs, stations de recharge) a annoncé vendredi après la clôture du marché que Siemens Energy avait activé une clause lui permettant de suspendre l'exécution d'une commande.

Cette commande porte sur la fourniture de l'électrolyseur de 16 mégawatts dans le cadre du projet CEOG (pour "'centrale électrique de l'ouest guyanais"). Ce projet en Guyane doit permettre d'approvisionner 10.000 foyers dans l'ouest de la collectivité territoriale française d'outre-mer. La centrale est à la fois constituée d'un parc solaire photovoltaïque et d'une unité de stockage d'énergie sous forme d'hydrogène.

Cette centrale ne doit "consommer" que du soleil et de l'eau pour ne produire que de l'électricité et de la vapeur d'eau. Sa mise en service est prévue à la mi-2024.

La suspension de la commande de Siemens Energy est "indépendante de la volonté de McPhy et n’est pas liée à l’exécution du contrat par la société", a précisé la société dans un communiqué.

Un impact important sur les revenus du premier semestre

"La réalisation du projet à date a d’ores et déjà permis un important effet d’apprentissage pour le passage à l’échelle de l’outil et de l’expérience industrielle de McPhy. L’entreprise se tient prête à la reprise de l’exécution du projet dès que son client, Siemens Energy, en exprimera la volonté", a poursuivi l'entreprise dans son communiqué.

La décision de la division énergie du conglomérat industriel allemand ampute une partie des revenus de la société. McPhy retient à ce stade un impact négatif de 2 millions d'euros au premier semestre de l'exercice 2023, ce qui selon Royal Bank of Canada correspond à 40% de la valeur du projet. McPhy avait en effet déjà comptabilisé 60% du chiffre d'affaires du projet CEOG au 31 décembre dernier.

Toujours au premier semestre, le groupe français prévoit à ce stade que ses revenus se situeront dans une fourchette comprise entre 6 millions et 8 millions d'euros.

Un parcours boursier difficile depuis 2021

En Bourse, l'action McPhy est sanctionnée à la suite de cette annonce, mais modérément. Le titre baisse de 2,5% vers 10h, dans des volumes très faibles, après avoir chuté de 3,3% en tout début de séance.

Porté par l'engouement pour les valeurs liées à la transition énergétique, et en particulier à l'hydrogène, McPhy a vu son cours bondir jusqu'à la fin 2020, date à laquelle la valeur a intégré le SBF 120. Mais des retards dans l'exécution de certains projets ainsi que dans les prises de commandes l'ont conduit à émettre un avertissement sur ses revenus en 2021 puis à changer son directeur général. C'est à ce moment que la belle dynamique boursière du groupe s'est enrayée. McPhy a ensuite peiné. En mars, la société a quitté le SBF 120.