(BFM Bourse) - Le compartiment progresse nettement ce mardi 23 septembre. Une hausse technique qui peut être liée à plusieurs données assez rassurantes, incitant ainsi les investisseurs à se positionner. Le secteur a, plus largement, repris du poil de la bête, ces dernières semaines.

Le luxe illumine (un peu) la Bourse de Paris ce mardi 23 septembre. En fin de séance, LVMH grimpe de 3,5%, signant la plus forte hausse du CAC 40, suivi de L'Oréal (+3,2%). Kering avance de 2,4%, tandis qu'Hermès s'adjuge 1,6%. Tous ces titres surperforment le CAC 40 qui, dans le même temps, prend 0,9%.

En dehors de Paris, Richemont, propriétaire de Cartier et de Van Cleef & Arpels avance de 2,7% à la Bourse de Zurich, tandis qu'à Londres Burberry prend 1,9%. À Milan, Moncler gagne 3,3% quand Brunello Cucinelli s'adjuge 3%.

"Il n'y a pas de véritables grandes annonces ce mardi mais plusieurs éléments peuvent alimenter un rebond technique et inciter ainsi les investisseurs à se positionner avant la prochaine saison de publications sur la seconde partie du mois d'octobre", souligne Jie Zhang, analyste chez le bureau d'études indépendant Alphavalue.

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Un regain de forme

"D'abord des récentes données ont montré un environnement de consommation encourageant aux États-Unis, notamment dans la catégorie beauté". "Ensuite, des défilés, des pré-collections ont été présentés ces derniers jours ce qui a pu créer un peu d'intérêt pour le secteur dont la valorisation reste relativement basse" développe-t-elle.

"C'est notamment le cas pour Kering qui a bénéficié de plusieurs annonces positives, avec des changements non pas quantitatifs mais qualitatifs. Le nouveau directeur général, Luca de Meo, a notamment annoncé une réorganisation du leadership", poursuit l'analyste.

Depuis plusieurs semaines, le luxe connaît un certain regain de forme après avoir souffert sur la première partie d'année. LVMH, souvent considéré comme un baromètre du secteur en raison de la diversité de ses métiers (maroquinerie, joaillerie, parfums, spiritueux) reprend plus de 8% sur un mois et environ 17,5% sur trois mois.

"Le secteur du luxe s'est redressé au cours des six dernières semaines, grâce à l'amélioration du sentiment (du marché NDLR) concernant les tendances des revenus du troisième trimestre 2025", a écrit Bank of America dans une note publiée ce mardi.

L'établissement américain pointe certaines données "impressionnantes" en septembre aux États-Unis et "moins mauvaises" au Japon.

Dans la région "Amériques", des données basées sur les cartes de crédit et citées par la banque font état d'une hausse de 6% des dépenses de "soft luxury" (vêtements, maroquinerie) sur la période allant du 1er septembre au 13 septembre, progression qui passe à 17% pour la joaillerie.

De meilleurs tendances en Chine

De façon plus générale, ces statistiques montrent une amélioration des tendances au troisième trimestre, avec une demande "légèrement moins mauvaise en Chine" et "meilleure" au Japon, en Corée, à Macao ainsi qu'à Hong Kong.

Bank of America s'attend globalement à ce que les revenus des groupes de luxe soient stables en données comparables au troisième trimestre, ce qui traduirait une amélioration de trois points de pourcentage par rapport au deuxième. La banque juge que "la dynamique de court terme semble positive". Elle prévient toutefois que les fondamentaux demeurent "inchangés" et que la base de comparaison sera plus exigeante au quatrième trimestre.

De son côté, UBS a publié une note, ce mardi, centrée sur le luxe en Asie. Les analystes de la banque suisse ont rencontré des investisseurs et des dirigeants du secteur du luxe dans différentes villes asiatiques, au cours de la semaine dernière.

Ils expliquent que les signes d'amélioration de la demande locale en Chine se confirment, après deux années difficiles dans ce pays. Ce grâce notamment à la hausse des marchés actions, source de richesse pour les consommateurs chinois, et à des mesures de soutien de la part des autorités chinoises.

"Mais les perspectives restent incertaines compte tenu du climat économique encore très prudent", ajoutent-ils.

Un début de redressement

Leurs échanges ont "également mis en lumière le fait que l'industrie doit redoubler d'efforts pour susciter l'enthousiasme des consommateurs, qui dépensent de manière de plus en plus rationnelle, le luxe n'étant plus considéré comme un simple 'jeu de pénétration'", écrivent aussi les analystes d'UBS.

"Après quatre trimestres difficiles, en partie dus à des facteurs macroéconomiques (taux de change, craintes de récession, tensions mondiales), mais aussi, pour parler franchement, en grande partie auto-infligés, nous voyons le secteur du luxe commencer à se redresser au second semestre 2025, avant de renouer avec une croissance plus soutenue en 2026", a, pour sa part, écrit HSBC au début du mois.

"Dans l'ensemble, nous pensons que le cluster chinois (c'est-à-dire les dépenses des consommateurs chinois en Chine mais aussi à l'étranger, NDLR) devrait commencer à sortir de l'ornière en termes de demande de luxe et, bien que nous reconnaissions qu'il existe des obstacles à court terme pour le cluster américain (pressions inflationnistes, base de comparaison difficile alors que nous dépassons le pic post-électoral de l'année dernière), nous ne prévoyons pas de scénario catastrophe dans ce domaine", développait HSBC.

Ce constat avait conduit la banque sino-britannique à relever son conseil à l'achat sur LVMH et Kering, HSBC anticipant notamment une accélération de la croissance des deux groupes dans les prochains mois, et à passer à "conserver" sur Hermès.