(BFM Bourse) - Le marché salue vigoureusement l'amélioration des résultats du groupe de médias et d'édition, bien que ceux-ci restent largement en retrait par rapport à 2019, toujours affectés par le faible niveau du trafic aérien international.
Le léger décrochage de lundi (-1,8%) après des révélations du Monde selon lesquelles le Parquet national financier a ouvert une enquête à la suite d'une plainte déposée par Amber Capital (pour des chefs d’abus de biens sociaux, d’achat de vote et de comptes inexacts notamment) est déjà derrière Lagardère, dont le titre domine -largement- le palmarès du SBF 120 ce mardi matin. À 9h45, le titre du conglomérat des médias et de l'édition s'adjuge de fait 7,6% à 22,26 euros, au plus haut depuis fin avril dernier, après avoir pris jusqu'à près de 14% dans les premiers échanges.
Ce décollage vient célébrer les résultats semestriels dévoilés lundi soir par le groupe, qui révèlent un retour dans le vert du résultat opérationnel (le "Résop), indicateur privilégié par Lagardère, à 3 millions d'euros contre -218 millions un an auparavant. Celui-ci a été tiré par la performance de Lagardère Publishing, qui "enregistre le Résop le plus élevé depuis 10 ans à 110 millions d'euros (contre +27 millions en 2020)", tandis que la division Travel Retail a réduit sa perte opérationnelle à -96 millions contre -209 millions au premier semestre 2020.
Lagardère a enregistré un chiffre d'affaires de 2,076 milliards d'euros, en croissance organique de 5% mais en recul de 0,6% en données publiées (et de plus de 30% par rapport au premier semestre 2019). S'il s'améliore nettement par rapport à la même période l'an dernier, le résultat net du groupe reste dans le rouge, à -171 millions (après -422 millions au premier semestre 2020). "Le groupe Lagardère poursuit sa trajectoire de redressement malgré un contexte incertain" souligne le communiqué.
Les analystes de Kepler Cheuvreux soulignent que le chiffre d'affaires est supérieur de 5% au consensus et que le "résop" ressort bien au-delà de leurs attentes puisqu'ils tablaient sur une perte opérationnelle de 143 millions d'euros.
"Ces résultats n'ont rien d'exceptionnel et nous nous attendons également à un très bon second semestre", a déclaré lundi lors d'une conférence téléphonique Arnaud Lagardère, ex-gérant-commandité devenu PDG à l'occasion de la transformation du groupe en société anonyme actée fin juin dernier.
Par branche, l'édition (Hachette) a vu ses revenus croître de 16,4% en données consolidées à 1,13 milliard d'euros, une progression alimentée par la performance enregistrée en France (+26,9%). "L'attrait des lecteurs dans le contexte de la pandémie a notamment porté l’Illustré (en particulier les livres Pratique et Jeunesse) et la Littérature générale" précise Lagardère.
La division Travel Retail a en revanche continué à souffrir des restrictions de déplacements, affichant un repli de 9,2% de ses revenus (en données comparables) par rapport au premier semestre 2020 - et de 59% par rapport aux six premiers mois de 2019. "Après un premier trimestre 2021 à -56,1% en données comparables, le deuxième trimestre affiche une croissance de +253% en raison de l’effet de base favorable dû aux confinements stricts du deuxième trimestre 2020" détaille Lagardère.
Pour la fin de l'année, "l'absence de réforme scolaire en 2021 viendra contrebalancer les effets positifs de la publication d'un album d'Astérix au quatrième trimestre 2021", avance le groupe, qui table sur une marge opérationnelle légèrement supérieure à 10% pour l'activité Publishing sur l'ensemble de l'année 2021 - soit sensiblement identique à l'exercice précédent (10,4%). "Les marges que nous avons eues en 2020 et au premier semestre 2021 sont très inhabituelles et dues à une série de facteurs liés à la crise du Covid", notamment l'augmentation des ventes digitales, a déclaré Fabrice Bakhouche, directeur général délégué de Lagardère Publishing. "Ces économies ne pourront pas être réitérées sur le moyen terme", prévient-il.
Dans un contexte qui demeure incertain avec l'arrivée de nouveaux variants, le groupe ne se risque en revanche pas à fournir de prévisions pour son activité de distribution dans les gares et aéroports, "fortement corrélée à la tendance du trafic passagers aérien dans les différentes géographies".
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