(BFM Bourse) - L'ETI nantaise anticipe un second semestre plus favorable, et est en bonne voie pour céder sa filiale nord-américaine en difficulté d'ici à la fin de l'année. En marge de l'annonce de ses résultats semestriels, Lacroix a dévoilé une nouvelle feuille de route pour 2027.

Les feux sont clairement au vert pour Lacroix, dont les dernières annonces plaisent aux marchés. L'action du spécialiste des équipements technologiques de gestion de la voirie flambe encore de 28,8% vers 13h30 ce mercredi 1er octobre, faisant son retour au-dessus des 10 euros pour la première fois depuis mars.

La société nantaise a dévoilé ses comptes du premier semestre qui comportent plusieurs motifs de satisfaction. Lacroix précise que ces résultats semestriels n'intègrent plus sa filiale Electronics North America considérée comme "activité abandonnée", à la suite du projet de cession de cette activité en difficulté annoncé au printemps dernier. Lacroix se dit confiant quant à la finalisation de cette cession d'ici la fin de l’année en cours.

Sur la base de ce retraitement comptable d’Electronics North America en "activité abandonnée", Lacroix a enregistré un chiffre d’affaires de 227,9 millions d’euros au premier semestre 2025, contre 276,6 millions d'euros un an plus tôt.

Une bonne tenue de l'activité Environment

L’activité du groupe à périmètre comparable, soit hors segment Signalisation cédé le 30 avril 2024, est ressortie en baisse de 11,9% sur la période. Le groupe attribue cette chute de ses revenus globaux exclusivement à son segment "Electronics", confronté à un environnement sectoriel difficile. L'activité "Environment" progresse de 9%, poursuivant une dynamique qualifiée de "solide" par l’entreprise sur les six premiers mois de l’année.

Un peu plus bas dans les comptes, le résultat brut d'exploitation (Ebitda) courant ressort en repli à 17 millions d'euros, matérialisant une marge de 7,5% contre 8,0% au premier semestre 2024.

Lacroix explique que cette évolution reflète à la fois la résistance de la profitabilité de l’activité Electronics malgré la contraction des ventes, et la nouvelle progression de la rentabilité de l’activité Environment.

Le résultat net des activités poursuivies progresse de 7,7% à 8,4 millions d'euros au premier semestre, contre 7,8 millions d'euros sur les six premiers mois de 2024.

En intégrant les activités abandonnées,à savoir le segment City-Mobility (sur janvier-février 2025) et l’activité Electronics North America, le résultat net part du groupe reste est négatif à hauteur de -19,6 millions d'euros contre une perte de 13,3 millions d'euros au premier semestre 2024. L'an dernier, les comptes avaient été plombés par une dépréciation d'actifs liée à l'abandon de l'activité City-Mobility , et par des charges financières qui se sont élevées à 5,5 millions d'euros sur la période.

Une bonne surprise sur le cash

Du côté du bilan, Lacroix signale un endettement net en baisse, à 100,8 millions d'euros contre 113,3 millions d'euros à fin décembre 2024. Au niveau des flux de trésorerie, le groupe a affiché un free cash-flow positif sur la période à 12 millions d'euros, contre 0,9 million d'euros un an plus tôt, et ce, malgré une saisonnalité traditionnellement défavorable au premier semestre.

Le groupe explique avoir bien maîtrisé son besoin en fonds de roulement sur la période et maintenu un niveau d’investissements "sous contrôle", à 4,5 millions d'euros au premier semestre 2025.

En ce qui concerne ses perspectives, Lacroix rappelle avoir adapté ses objectifs financiers pour 2025 aux seules activités poursuivies. Ainsi, sur la base du nouveau périmètre excluant Electronics North America, le groupe anticipe sur l’ensemble de l’exercice un chiffre d’affaires autour de 455 millions d'euros en repli d’environ 4% à périmètre comparable.

"Cette prévision s’appuie sur la perspective au second semestre 2025, d’une dynamique toujours positive sur l’activité Environment et d’une stabilisation de l’activité Electronics, qui profitera notamment d’une base de comparaison plus favorable", détaille Lacroix.

Au niveau de la rentabilité, la société prévoit de dégager un niveau de marge d'Ebitda d’environ 7,5% en 2025. Enfin, elle s'attend à ce que son ratio de dette nette rapportée à l'Ebitda se loge en dessous de 3 fois sur l’ensemble de l’exercice. Cette projection intègre un impact limité sur l’endettement net de la sortie d’Electronics North America, avec des coûts de restructuration et de fermeture en grande partie financés par la vente des actifs, explique Lacroix.

Une feuille de route pour 2027

Avec le toilettage de son portefeuille d'activités, Lacroix a plus de latitude pour se projeter à moyen-terme. La société a ainsi fait part d'une nouvelle feuille de route à horizon 2027.

En termes d'activités, la société compte réduire son exposition au marché automobile, et poursuivre son "repositionnement stratégique" vers les segments de l'aéronautique et défense, HBAS HBAS (home and building automation systems, pour automatisation des bâtiments) et de l'industrie.

En termes d’objectifs financiers, Lacroix anticipe à horizon 2027 un chiffre d’affaires compris dans une fourchette de 475 millions à 500 millions d'euros, assorti d’un taux de marge d’Ebitda supérieur à 8%.

La société se focalisera sur la génération de trésorerie sur la période, qui sera notamment portée par le recentrage sur les segments à rentabilité plus élevée et par l’optimisation du besoin en fonds de roulement – en particulier au niveau des stocks. Lacroix compte faire baisser son ratio d'endettement de dette nette rapporté à l'Ebitda inférieur à 2,5 fois en 2026, puis à 2 fois en 2027. Lacroix espère aussi récompenser la fidélité de ses actionnaires, avec un retour à une politique de distribution de dividendes. Le dernier dividende remonte à 2024, au titre de ses résultats pour 2023.