PARIS (Reuters) - Particulièrement malmené en Bourse depuis le début de l'année, le titre PPR poursuit son rebond à la Bourse de Paris jeudi, dans un marché soulagé par l'annonce d'une croissance interne supérieure aux prévisions des analystes, en particulier dans le luxe.
Le titre, qui avait déjà pris 5,25% mercredi, avance de 5,1% à 70,02 euros à la Bourse de Paris jeudi vers 12h30, alors que le CAC recule de 0,55% au même moment. Il signe la plus forte hausse de l'indice comme du SRD.
Affectée par le ralentissement économique et ses incidences sur la consommation, la valeur du groupe de luxe et de distribution accuse, à ce niveau de cours, une baisse de près de 36% depuis le début de l'année, sous-performant l'indice européen de la distribution (-30%) comme celui du luxe (-23%).
PPR a vu la croissance organique de ses ventes atteindre 5,1% au deuxième trimestre, une hausse supérieure aux 4,1% anticipés par les analystes interrogés par Reuters et surtout tirée par des performances nettement meilleures qu'attendues dans le pôle luxe.
"Avec une croissance interne de 16%, la division luxe comble le fossé qui s'était creusé avec ses pairs au premier trimestre", souligne Antoine Belge, analyste de HSBC.
Dans le pôle luxe, la seule marque Gucci - la plus rentable du portefeuille - a enregistré une forte croissance interne (+11%) nettement supérieure aux attentes, tandis que les autres marques du groupe, notamment Yves-Saint Laurent ou le maroquinier italien Bottega Veneta, ont maintenu leur niveau de croissance élevée.
REDCATS MOINS MAUVAIS QUE PRÉVU
Par ailleurs, dans un contexte économique difficile, où le ralentissement de la croissance pèse sur la consommation, les activités de distribution se sont révélées moins mauvaises qu'anticipé par certains analystes.
Le recul des ventes de Redcats, les activités de vente à distance du groupe (-3,9%), a été moins marqué que prévu, malgré un mouvement de grève d'un mois à La Redoute, tandis que celui de Conforama (1,7%) se révèle généralement conforme aux attentes.
La bonne surprise est venue de la Fnac, dont les ventes se sont légèrement accélérées (+3,1% contre +2,7%) et de Puma, le fabricant allemand d'équipements sportifs dont PPR détient 68%, qui a vu les siennes augmenter de 11%, un chiffre jugé solide dans l'ensemble.
"Le deuxième trimestre marque une amélioration par rapport au premier mais reste néanmoins sensiblement en deçà des rythmes de 2007", tempèrent les analystes de CM-CIC Securities.
D'autres, comme Oddo Securities, évoquent un manque de visibilité sur les performances de la distribution pour la fin de l'année.
Nombre d'intermédiaires (Lehman Brothers, Citigroup, JP Morgan) ont ajusté à la baisse leur objectif de cours sur le titre (des objectifs qui restent encore nettement supérieurs au cours de Bourse actuel), sans changer leur recommandation sur la valeur.
La valeur est jugée "nettement" sous-évaluée par JP Morgan, qui se dit par ailleurs confiant sur le bilan du groupe étant donné sa "forte capacité de génération de trésorerie".
Pascale Denis, édité par Jean-Michel Bélot
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