(BFM Bourse) - La maison-mère de Gucci a livré, sans surprise, des résultats en berne au premier semestre. Le groupe de luxe a surtout annoncé que son résultat opérationnel courant était attendu en baisse d'environ 30% sur le second semestre.

Il n'y a pas eu de miracle pour Kering. Le groupe de luxe français, à la peine depuis de plusieurs trimestres par rapport à ses rivaux Hermès et LVMH, avait prévenu que ses résultats du premier semestre chuteraient. Le groupe anticipait une baisse de 40% à 45% de son résultat opérationnel courant.

In fine, cet indicateur a plongé de 42% pour s'établir à 1,6 milliard d'euros, selon les résultats publiés mercredi soir par la société. La marge opérationnelle s'est établie à 17,5% contre 27% un an plus tôt.

Le chiffre d'affaires a pour sa part chuté de 11%, tant en données publiées que comparables pour s'inscrire à 9 milliards d'euros. Sur le seul deuxième trimestre, les revenus ont encore baissé de 11% en données comparables, alors que le consensus attendait un repli de 9%. Gucci, marque qui représente 45% du chiffre d'affaires, a plongé de 19% en données comparables après 18% sur le premier trimestre.

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Transition créatrice

Rappelons que Kering tente depuis plusieurs trimestres de donner un nouvel élan à sa marque Gucci et a dans cette optique recruté l'an passé un nouveau directeur artistique, Sabato de Sarno, transfuge de Valentino. Cette transition créatrice pèse pour l'heure sur la performance de Gucci et sur les résultats de Kering.

Les nouveaux produits du jeune créateur doivent surtout être déployés sur la seconde partie de l'année 2024, et n'ont ainsi que très peu contribué à l'activité au premier semestre. Quatre nouveaux sacs à main seront, par exemple, lancés sur la deuxième partie de l'année. Kering assure toutefois que la nouvelle offre de Gucci a jusqu'à présent reçu "un accueil très favorable".

La véritable mauvaise surprise de la publication, réside dans les perspectives données par la société sur le second semestre.

Kering a indiqué que son résultat opérationnel courant devrait baisser de 30% sur un an au second semestre, le groupe invoquant "les incertitudes pesant sur l’évolution de la demande des consommateurs du Luxe au cours des prochains mois après le ralentissement constaté au premier semestre 2024".

"Ce chiffre est à comparer aux attentes du consensus de -10%", pointe Deutsche Bank.

A la Bourse de Paris, l'action Kering plonge de 7,3% en début de séance.

Pas de hausses de marges attendue

Armelle Poulou, la directrice financière, a également reconnu lors d'une conférence avec des analystes que Kering n'anticipait plus une amélioration de ses marges au second semestre par rapport au premier, en raison de "la situation de marché actuelle".

"Il est décevant, mais peut-être pas totalement surprenant, de voir un nouvel avertissement sur les résultats, la direction de Kering préférant continuer à investir pour soutenir le redressement des tendances du chiffre d'affaires plutôt que de protéger la rentabilité à court terme", explique Royal Bank of Canada.

La banque canadienne calcule que les indications du groupe signifient que le consensus pour 2024 devrait s'ajuster à la baisse d'environ 14%.