(BFM Bourse) - Le spécialiste des parfums sous licence a dégagé un résultat opérationnel courant et un résultat net supérieurs aux attentes sur l'ensemble de l'année écoulée. De bon augure pour 2024, juge Oddo BHF.
Interparfums rend le marché euphorique. Le spécialiste des parfums sous licence a livré l'intégralité de ses résultats annuels ce mercredi, ce qui permet à son action de prendre 7% à la Bourse de Paris vers 14h45.
Déjà publié, le chiffre d'affaires a progressé de 13% (14,6% hors effets de changes) sur l'ensemble de l'année 2023, porté par les performances de ses blockbusters Jimmy Choo (+16%), Montblanc (+12%) et Coach (+22%).
Le marché attendait donc que la société livre sa rentabilité. Or celle-ci a nettement progressé. Sur l'ensemble de 2023, Interparfums a dégagé un résultat opérationnel courant de 160,4 millions d'euros, en hausse de 16% sur un an. La marge correspondante s'est appréciée, passant de 19,6% des revenus en 2022 à 20,1% en 2023.
Oddo BHF souligne que ce taux de marge dépasse à la fois l'objectif de la société, à savoir un taux supérieur à 19%, ainsi que la prévision du consensus, qui s'établissait à 19,3%.
"La forte hausse des volumes de ventes ainsi que des investissements toujours soutenus en matière de marketing et publicité, pour un montant de 177 millions d'euros, soit 22% des ventes, conjugués à la maitrise récurrente des coûts fixes, ont contribué à une forte progression du résultat opérationnel courant", a expliqué Interparfums.
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Le début de la licence Lacoste en 2024
Le bénéfice net a lui progressé de 19% à 118,7 millions d'euros contre un consensus à 115,5 millions d'euros selon Oddo BHF.
Au global, le bureau d'études apprécie "de bons chiffres de marges" qui sont "plutôt encourageants pour la projection 2024".
Pour l'exercice 2024, Interparfums avait précédemment indiqué viser des revenus compris entre 880 millions d'euros et 900 millions d'euros, en croissance de 10% à 12%, sachant que les revenus de la société seront portés par le lancement de la licence Lacoste, que la société avait raflé fin 2022, alors qu'elle était auparavant dans le giron de Coty. La société commencera également à amortir le coût du droit d'entrée de cette licence (90 millions d'euros au total) à raison de 6 millions d'euros par an.
"Cette année, nous allons poursuivre notre stratégie récurrente de développement en consacrant les dépenses nécessaires à la croissance de chacune de nos marques, avec des investissements plus particulièrement conséquents sur la marque Lacoste dans le cadre de son relancement. Dans ce contexte, nous entendons néanmoins maintenir un niveau de profitabilité élevé en 2024", a déclaré le directeur général délégué de la société, a déclaré Philippe Santi, cité dans un communiqué.
"L’entrée de la licence Lacoste pèsera théoriquement sur la marge. Notre intuition serait que si le marché reste ferme (le communique évoque un carnet de commandes "étoffé" c'est-à-dire cohérent avec les dernières tendances que nous observions dans nos précédents commentaires) Interparfums vise probablement une baisse de 50 points de base (0,5%, NDLR) de sa marge opérationnelle au lieu de 100 points de base", décortique Oddo BHF.
TP ICAP Midcap, de son côté, retient une marge opérationnelle courante de 18,1% et estime que Lacoste contribuera aux revenus à hauteur de 60 millions d'euros pour un total de 898 millions d'euros en 2024.
Risque sur la reconduction des licences
Le bureau d'études note également que le groupe n'a pour l'heure pas donné d'informations sur la reconduction de ses licences. Oddo BHF rappelle que la licence Van Cleef & Arpels expire en décembre 2024, celle avec Coach en mai 2026, celle avec Moncler en décembre 2026 et celle avec Boucheron en décembre 2026 également.
La plupart des parfums d'Interparfums font l'objet d'un accord de licences. C'est le cas de Montblanc, Jimmy Choo ou encore Karl Lagerfeld. Le groupe possède deux marques en propre, à savoir Lanvin et Rochas, qui représentaient un peu moins de 90 millions d'euros de revenus en 2023, soit 11% du total.
Le risque d'internalisation des marques sous licences avec le groupe constitue d'ailleurs l'une des menaces pouvant peser à moyen terme sur l'action Interparfums. En septembre, le titre a chuté après que le suisse Richemont a créé une nouvelle division intitulée "laboratoire de haute parfumerie et beauté". Richemont y a placé à sa tête un ancien cadre de Firmenich, spécialiste suisse des arômes naturels utilisés dans la parfumerie. Les investisseurs avait alors redouté que cette nouvelle division remette en cause les accords de licences qui lient Richemont à Interparfums avec les gammes Montblanc et Van Cleef & Arpels, qui représentent environ 29% des ventes du groupe français.
En 2013, Interparfums avait acté son divorce avec Burberry après 20 ans de collaboration, ce qui l'avait alors amené à tirer un trait sur plus de la moitié de ses revenus. Le groupe avait ensuite réussi à faire monter en puissance d'autres licences pour tirer sa croissance, comme Montblanc et Jimmy Choo. Interparfums avait dépassé dès 2018 le niveau de son chiffre d'affaires de 2012.
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