(BFM Bourse) - Le spécialiste des parfums sous licence confirme son objectif de chiffre d'affaires 2024 après une activité robuste au troisième trimestre. Pour la première fois de l'année, Interparfums chiffre son objectif de marge opérationnelle annuelle.

Interparfums passe l'épreuve des publications trimestrielles avec succès. Le spécialiste des parfums sous licence a réalisé un troisième trimestre de qualité, ce qui l'a conforté dans sa cible de chiffre d'affaires. Le groupe a également formulé, pour la première fois de l'exercice, un objectif chiffré de marge opérationnelle.

Entre juillet et fin septembre, le chiffre d'affaires du groupe français a progressé de 20% en données publiées, sur un an et de 20,2% hors effet de changes, pour s'établir à 257,6 millions d'euros.

L'activité estivale du groupe marque une accélération par rapport aux deux trimestres précédents. Au deuxième trimestre, le chiffre d'affaires de la société avait progressé de près de 16% en données publiées (+14% hors effet de changes) quand sur les trois premiers mois de l'année, Interparfums avait consigné une progression nulle à devises constantes, voire légèrement négative (-1%) en données publiées.

Les revenus du troisième trimestre sont supérieurs de 7,4% aux attentes d'Oddo BHF qui visait un chiffre d'affaires de 239,8 millions d'euros. "Les licences Jimmy Choo, Lanvin et Lacoste expliquent principalement le surcroît de croissance par rapport à notre attente", note le bureau d'études.

Une licence porteuse

Le spécialiste des parfums sous licence a en effet pu capitaliser sur les premiers pas prometteurs de la licence Lacoste, obtenue en décembre 2022 pour une durée de 15 ans et qui a pris effet au 1er janvier de cette année. La marque au crocodile était auparavant sous licence avec le parfumeur américain Coty.

Cette licence a permis de générer un chiffre d’affaires de près de 26,8 millions d'euros sur le trimestre, dépassant les attentes d'Oddo BHF (22 millions d'euros) et de 63,5 millions d'euros sur neuf mois. "Comme prévu, Lacoste contribue sensiblement à l'activité, confirmant le succès de la reprise de la licence, alors que l'internationalisation de Lacoste Original est encore limitée", note Oddo BHF.

Du côté des autres licences, Jimmy Choo (+15%) a bénéficié d'un "lancement réussi" au mois de juin de la déclinaison de la ligne à succès "I Want Choo". Les parfums Montblanc ont pour leur part dégagé une croissance de 9% au troisième trimestre 2024, grâce aux lignes Montblanc Legend et Montblanc Explorer.

"Le troisième trimestre bénéficie également de commandes de fin d’année anticipées par certains distributeurs", remarque aussi TP ICAP Midcap.

Ce trimestre "illustre non seulement la spécificité du marché de la parfumerie par rapport à celui de la Beauté (il est décrit comme 'porteur' par Interparfums), la sous-pondération du chiffre d’affaires au marché chinois et à l'inverse, sa forte exposition au marché américain, et la bonne dynamique de lancements, bien que le premier semestre ait été plutôt peu dense, en la matière", note par ailleurs Oddo BHF.

Un trimestre de "très bonne facture"

Les analystes sont donc unanimes sur la qualité de la publication trimestrielle d'Interparfums. Pour Oddo BHF, le spécialiste des parfums sous licence a livré un troisième trimestre "de très bonne facture dans un marché du luxe qui a globalement publié des chiffres très contrastés".

TP ICAP Midcap abonde dans ce sens, qualifiant ce troisième trimestre "de haute volée", qui illustre "la montée en cadence de Lacoste, le lancement de I Want Choo, des commandes de fin d’année anticipées et une croissance de toutes les géographies".

Sur les neuf premiers mois de l'année 2024, le chiffre d'affaires d'Interparfums est ressorti à 680,2 millions d'euros, en hausse de 11,4% en données publiées et de 11,5% à devises constantes par rapport aux 610,7 millions d'euros réalisés en 2023.

Conforté par un marché mondial de la parfumerie "globalement porteur", Interparfums s'attend à réaliser un chiffre d'affaires autour de 200-210 millions d'euros sur le quatrième trimestre. Cet objectif apparaît comme "raisonnable, au vu du calendrier de lancements", note Oddo BHF, et devrait permettre selon la direction, d'atteindre les objectifs annuels.

Un objectif de marge opérationnelle enfin dévoilé

La direction a par ailleurs affiné ses perspectives en ce qui concerne la marge opérationnelle, qui étaient pour l'heure évasives. Pour la première fois de l'année, Interparfums a dévoilé sa cible pour cet indicateur, et s'attend à réaliser "une marge opérationnelle autour de 19%",

"Une marge brute maîtrisée et des dépenses de marketing et publicité calibrées par marque et par zone devraient nous permettre d'améliorer notre profitabilité par rapport à nos anticipations du début d'année", explique Philippe Santi, son directeur général délégué. La société prévoyait auparavant une marge opérationnelle "à un niveau élevé" sur l’ensemble de l’exercice 2024.

Pour l'année suivante, Interparfums devrait, selon TP ICAP Midcap, réaliser une croissance du chiffre d’affaires de 10% et une marge opérationnelle courante de 19% sur un exercice "de belle facture entretenu par de nombreux lancements". "Le groupe dispose de solides relais de croissance avec Lacoste & Moncler dont le potentiel devrait mieux s’exprimer en 2025 avec un nouveau jus et une distribution élargie, quand la société pourrait prétendre à de nouvelles licences qui enrichiraient son portefeuille", énumère le bureau d'études.

Sur ce dernier point, Oddo BHF rappelle que la direction d'Interparfums avait précisé, lors des résultats semestriels avoir des projets de nouvelles licences, et cela concernerait "a priori des marques n'intervenant pas déjà en parfumerie".

En Bourse, l'action Interparfums progresse de 2,9% à 43,50 euros, après cette publication de qualité. Mais elle s'affiche encore en baisse d'un peu plus de 6% sur l'année.

"Le titre évoluait depuis quelques mois peu car il a été tiraillé entre d'un côté des multiples sectoriels contractés par des performances plus fragiles qu'au cours des trois dernières années, et d'un autre côté, les incertitudes relatives aux licences (Montblanc ou Van Cleef & Arpels, NDLR)", explique Oddo BHF.

"La récente déclaration de Richemont concernant les parfums est venue soutenir le titre car le Suisse semble avoir renoncé à internaliser des marques comme Montblanc ou Van Cleef & Arpels, (licence récemment prolongée de 9 ans, à compter de début 2025) rassurant à priori sur le prolongement de ces licences (mais ouvrant également l'option d'une licence Cartier... ??)", poursuit le bureau d'études.