(BFM Bourse) - Le spécialiste des parfums sous licence a fait mieux que prévu au deuxième trimestre. Surtout, le groupe a annoncé la reconduction de la licence Van Cleef & Arpels ce qui lève une grosse incertitude sur le titre.

Les dernières annonces d'Interparfums ne laissent pas le marché de marbre. Le spécialiste des parfums sous licence tels que Jimmy Choo, Montblanc, Coach ou encore Lacoste (avec des marques propres comme Lanvin et Rochas), a dévoilé ce mardi matin une activité du deuxième trimestre de qualité.

Entre avril et fin juin, le chiffre d'affaires du groupe français a progressé de 15,7% en données publiées et de 14% hors effet de changes, pour s'établir à 209,9 millions d'euros. La croissance du deuxième trimestre est meilleure qu’au premier trimestre, note Oddo BHF puisque sur les trois premiers mois, la progression était nulle à devises constantes, voire légèrement négative (-1%) en données publiées.

La licence Lacoste monte en puissance

Par marque, le groupe a pu compter sur les premiers pas prometteurs de la licence Lacoste, obtenue en décembre 2022 pour une durée de 15 ans et qui a pris effet au 1er janvier de cette année. La marque au crocodile était auparavant sous licence avec le parfumeur américain Coty.

Cette licence a permis de générer un chiffre d’affaires de près de 18,1 millions d'euros sur le trimestre et de 36,8 millions d'euros au premier semestre, ce qui s'avère au-delà des prévisions d'Interparfums. Le groupe est aussi en avance sur le budget annuel de 60 millions d'euros pour la licence Lacoste, et ce avant le lancement de la Ligne Original qualifié d’ "extrêmement positif" par la société, précise Oddo BHF.

Les trois marques clé -Montblanc, Jimmy Choo, Coach (qui représentent 69% du chiffre d'affaires) sont en croissance de 8%, au deuxième trimestre, grâce à Jimmy Choo (+33%), qui a bénéficié du lancement "réussi" de la déclinaison de la ligne à succès "I Want Choo", précise Oddo BHF.

Hors Lacoste, le bureau d'études relève que la croissance trimestrielle serait ressortie à seulement à seulement 2,2%, ce qui traduit "peu ou prou une dynamique de marché plus soft, sans être alarmante" .

Sur l'ensemble du premier semestre, les revenus d'Interparfums s'élèvent à 422,6 millions d'euros, en progression de 6,7% dans "un marché mondial de la parfumerie toujours porteur".

"Nous sommes globalement en ligne avec nos objectifs annuels après de bonnes performances au premier semestre, et ce, en dépit d’une situation compliquée du marché de la beauté sur certains pays", a déclaré Philippe Benacin, le PDG de la société dans un communiqué.

Quant à ses perspectives, le groupe confirme ses objectifs annoncés en avril, à savoir un chiffre d'affaires de 880 à 900 millions d'euros, ce qui traduit une croissance de 10,2% à 12,7% par rapport aux 798,5 millions d'euros publiés au titre de 2023.

En ce qui concerne le résultat opérationnel, Philippe Santi, son directeur général délégué a déclaré prévoir un recul limité" de cet indicateur au premier semestre 2024 par rapport à un premier semestre 2023 "exceptionnellement haut", grâce à "la maîtrise récurrente des coûts fixes et à une répartition plus équilibrée des dépenses de marketing et publicité entre les deux semestres de l'année".

Une incertitude levée

Surtout, le groupe a rassuré le marché en levant une grosse incertitude sur le renouvellement de la licence Van Cleef & Arpels, qui devait expirer au 31 décembre 2024, alors que plusieurs acteurs de la parfumerie cherchent à intégrer des marques (Kering, Puig, Coty…), indique Oddo BHF dans sa note du jour.

Finalement, Richemont, propriétaire de la marque Van Cleef & Arpels, souhaite continuer avec Interparfums, et la licence serait ainsi renouvelée pour une période de 9 ans à compter du 1er janvier 2025. "De nouveaux jus dans la Collection Extraordinaire et une nouvelle 'collection' sont en préparation avec des lancements prévus en 2025", avance Interparfums. .

En septembre 2023, le titre Interparfums avait chuté après que le suisse Richemont a créé une nouvelle division intitulée "laboratoire de haute parfumerie et beauté". Richemont y a placé à sa tête un ancien cadre de Firmenich, spécialiste suisse des arômes naturels utilisés dans la parfumerie. Les investisseurs avait alors redouté que cette nouvelle division remette en cause les accords de licences qui lient Richemont à Interparfums avec les gammes Montblanc et Van Cleef & Arpels, qui représentent environ 29% des ventes du groupe français.

Cette annonce vient donc aussi rassurer le marché sur la pérennité de la licence Montblanc jusqu’à son expiration fin 2030, note TP ICAP Midcap.

Il faut dire que l’exploitation de ces licences prestigieuses permet à Interparfums de relever régulièrement ses perspectives de chiffre d'affaires. "Nous pensons donc que si la capacité d’Interparfums à relever ses perspectives (historiquement, près de 2 relèvements par an) nous apparaît pour l’instant intacte, le titre devrait plutôt bien réagir, notamment parce qu’Interparfums se traite 30% moins cher (multiples 10 ans)", souligne Oddo BHF.

Effectivement, l'action Interparfums réagit très bien à la Bourse de Paris, et bondit de 15,3% à 44,90 euros ce mardi vers 13h00.