
Andréa Brignone Associé Exact
Andréa Brignone, associé Expérience et Action et auteur du Tao de la Bourse et du Trading, est économiste, chargé d’enseignement à Paris II Panthéon Assas. Auteur de l’encyclopédie de l’économie de Larousse, il est également expert auprès de la Commission Européenne. Conférencier …
(BFM Bourse) - L'opérateur sur la bourse se trouve confronté à un problème existentiel : doit t'il faire des prévisions ou jouer en fonction de ce que lui indique le marché ?
Ce débat a réellement commencé dans au début du XX ème siècle où s'opposèrent les tenants de la spéculation à partir des nouvelles et les tenants de la spéculation par les prix. La lecture de Edwin Lefèvre « Mémoire d'un spéculateur » permet de nous éclairer sur le sujet. Plus prés de nous, les débats entre tenants de l'analyse technique et des techniques associées (chartismes, structure des chandeliers etc.) semblent continuer la dispute sans réellement lui apporter de solution. Dans les salles de marché on écoute l'analyste technique lors des briefings mais on le consulte vraiment quand on ne sait plus quoi faire. Cependant l'apparition de fortes volatilités fait que peu à peu l'analyse technique acquiert ses lettres de noblesses. En réalité le débat de fond est révélateur d'attitudes par rapport au marché beaucoup plus fondamentales.
Celui qui essaye de faire des prévisions est un individu rationnel qui considère que le marché à plus ou moins long terme reflétera toujours la réalité d'un actif. Tandis que celui qui va regarder la réalité des prix va plutôt essayer de déterminer quelle est l'attitude psychologique du marché à un moment donné. Les premiers feront plutôt confiance à l'analyse fondamentale tandis que les deuxièmes feront plutôt confiance à l'analyse technique et aux techniques qui y sont associées.
Ces deux attitudes vont conduire les opérateurs à jouer différemment.
Les tenants de la valeur réelle d'un actif vont avoir tendance à jouer à plus long terme, à prendre une position et ne pas en démordre tant que les objectifs ne seront pas atteints. Ils auront tendance à ne pas beaucoup mouvementer leur portefeuille même si le marché leur donne tort dans le court terme escomptant que à long terme, ils auront raison. C'est globalement la grande majorité des opérateurs en bourse. Ce sont les tenants d'une stratégie. Ils ont un objectif et la réalité doit s'y conformer. Leur analyse faite, ils dorment sur leurs deux oreilles et si la réalité leur donne tort, ils ne quittent pas leur position car ils auront l'impression d'une atteinte à leur intégrité. Ce sont souvent les victimes de la théorie psychologique de l'engagement. Ils prennent souvent modèle sur Warren Buffet qui une fois la décision d'investir sur un actif va garder sa position jusqu'au moment où celle-ci libérera de confortables plus values. Ils n'oublient, la plupart du temps qu'une seule chose : c'est que Warren Buffet entre au conseil d'administration des sociétés dans lesquelles il a investi. Et pèse donc sur les décisions de la direction.
Les tenants des signaux des marchés vont quand eux avoir tendance à jouer à plus court terme, quitte à revenir plusieurs fois sur la même valeur. Ils vont plutôt essayer de déterminer un potentiel à la hausse ou à la baisse d'un actif, à prendre position dans le sens qu'ils estiment le plus probable. Quitte à sortir avec une petite perte s'ils se sont trompés. Ils ne peuvent de ce fait dormir sur leurs deux oreilles et sont obligés de dompter leur ego sinon ils se trouvent rapidement ruinés. Ils adoptent la stratégie du directeur de casino : multiplier les opérations, sortir quand la situation n'est pas favorable, entrer avec les probabilités avec soi. Cela demande une activité plus grande et un contrôle permanent de ses émotions. Et ce d'autant plus si on utilise les effets de levier.
Dans la première catégorie on rencontre plus fréquemment les investisseurs et en particulier les investisseurs dans les fonds de placement (Sicav, FDP et autres). Dans la seconde catégorie on trouvera beaucoup plus souvent soit des gens qui vivent de leur trading soit des gens dont le hobby est d'investir en bourse (quoique que l'on trouve aussi ce type d'opérateur dans la première catégorie). Cette deuxième façon d'opérer exige beaucoup plus de l'opérateur et en contrepartie peut lui apporter une rentabilité (ou une perte) beaucoup plus élevée. Son comportement joue beaucoup plus sur ses performances qu'il ne joue avec le premier type d'opérateur. En effet, il doit être en mesure d'opérer un choix d'actifs sur lequel il doit opérer (comme le premier type d'opérateur) mais en plus il doit être prêt à intervenir chaque fois que l'actif est à son gré trop cher ou trop bon marché.
Le fait que le comportement a une grande importance sur ses résultats implique que l'opérateur ait à la fois une bonne connaissance technique et aussi un contrôle efficace sur lui même. C'est la raison pour laquelle une véritable formation psychologique de l'opérateur est nécessaire. Et c'est aussi la raison pour laquelle nous vous convions à un séminaire sur la façon d'aborder le problème de la formation psychologique de l'opérateur et les techniques qu'il faut mettre en oeuvre le 8 juin avec Tradingsat.
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