PARIS (Reuters) - Hermès a publié mercredi des résultats en forte hausse au premier semestre et a fait savoir que la crise financière n'avait pas affecté la fréquentation de ses boutiques à ce stade.

Le sellier de la rue du Faubourg Saint-Honoré, dans lequel LVMH a pris une participation de 21,4%, a en outre confirmé ses objectifs de croissance pour l'ensemble de 2011, relevés en juillet, le groupe visant une progression de ses ventes à taux de change constants comprise entre 12% et 14%.

Hermès confirme également que sa rentabilité opérationnelle annuelle "devrait être proche du niveau historique atteint en 2010". La marge avait atteint un record de 27,8% l'an dernier, portée par une croissance elle aussi historique (+19% à changes constants).

"Nous n'avons pas encore vu de baisse de la fréquentation dans nos magasins, pas même au Japon", a déclaré Patrick Thomas, gérant d'Hermès, lors d'une conférence de présentation des résultats semestriels.

"Ça ne veut pas dire qu'il n'y en aura pas", a-t-il toutefois ajouté.

"Au mois de juillet et au mois d'août, la croissance n'est pas tout à fait au niveau du premier semestre pour des raisons essentiellement de présence de produits dans les magasins", a également déclaré Patrick Thomas en évoquant le très bas niveau des stocks du groupe.

"La tendance est toujours très bonne mais elle est inférieure à celle du premier semestre (...), ce n'est pas du tout un problème de baisse de fréquentation dans les magasins."

"Nous avons comme politique d'être le plus modéré possible dans l'augmentation des prix pour l'année prochaine (...), même si nous constatons une hausse très forte de certaines matières premières", a également déclaré le gérant d'Hermès.

DÉCISION LE 15/09 SUR UN RECOURS DE L'ADAM

Le fabricant des sacs Kelly ou des carrés de soie a vu son résultat opérationnel grimper de 37,3% à 418,1 millions d'euros, la marge progressant de 3,7 points pour s'établir à 32% contre 28,3% un an plus tôt.

Le résultat net a progressé de 49,5% à 290,5 millions d'euros, contre 271 millions attendus par les analystes selon le consensus Thomson Reuters I/B/E/S.

Patrick Thomas a indiqué que le flottant du groupe était aujourd'hui "infiniment réduit" et réaffirmé qu'Hermès avait dû racheter ses propres actions depuis début juin pour couvrir les programmes d'attribution d'actions gratuites destinés à ses employés.

Il a souligné que ces rachats avaient cessé depuis que le cours a dépassé 250 euros, le prix d'achat maximum autorisé par ses actionnaires, laissant entendre que LVMH pourrait de son côté avoir continué d'augmenter sa participation.

Entre début juin et fin août, Hermès a racheté pour 242 millions d'euros de ses propres actions.

L'Association de défense des actionnaires minoritaires (Adam) cherche par ailleurs à bloquer la création par Hermès d'une holding familiale de contrôle destinée à contrer une possible OPA de LVMH.

Hermès a obtenu une dérogation de l'Autorité des marchés financiers (AMF) à l'obligation de racheter l'ensemble des minoritaires dans le cadre de la création de sa holding.

Patrick Thomas s'est dit d'une "grande sérénité" vis-à-vis de la décision de la cour d'appel de Paris sur un recours de l'Adam contre cette dérogation, attendue le 15 septembre.

En Bourse, où il évolue davantage au gré des spéculations qu'en fonction des performances d'un groupe dont la flottant est désormais inférieur à 7%, le titre Hermès recule de 0,75% à 262,95 euros à 11h35, affichant une hausse proche de 68% depuis le début de l'année pour une capitalisation d'environ 27 milliards.

Benjamin Mallet, édité par Jean-Michel Bélot

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