(BFM Bourse) - Le spécialiste des membranes pour le transport des gaz liquéfiés a livré des résultats en forte hausse au titre de 2024 et une prévision de résultat brut d'exploitation nettement au-dessus des attentes pour 2025.

Valeur de qualité, tant au niveau de son exécution que de son positionnement, Gaztransport et Technigaz (GTT) signe un des plus beaux parcours de la place parisienne, ces dernières années. Le titre a pris 85% sur trois ans.

Le spécialiste des membranes cryogéniques pour le transport de gaz naturel et notamment de gaz naturel liquéfié (GNL) a toutefois vu un obstacle perturber son parcours boursier: le départ de son directeur général, Jean-Baptiste Choimet. Le titre a perdu 7,5% en deux séances à la suite de cette annonce qui avait surpris le marché, le 10 février dernier.

Certains analystes relativisaient toutefois son départ, jugeant que le dirigeant payait surtout les pots cassés pour la filiale Elogen, spécialisée dans la fabrication d'électrolyseurs pour la production d'hydrogène vert. En perte, cette filiale n'avait pas obtenu de commandes significative en 2024 et GTT avait décidé, la semaine dernière, de restructurer cette société avec à la clef la potentielle suppression de 110 postes. Or, Jean-Baptiste Choimet avait dirigé Elogen entre 2020 et 2024, avant de prendre ensuite la direction générale de GTT.

Le bureau d'études indépendant Alphavalue s'attendait à ce que son départ ne change pas grand-chose au dossier, la thèse d'investissement demeurant "intacte" sur GTT au vu de la qualité de l'entreprise.

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Forte hausse des résultats

Les résultats annuels publiés ce vendredi 21 février donnent du grain à moudre à Alphavalue. Sur l'ensemble de 2024, GTT a dégagé des revenus de 641 millions d'euros, en hausse de 50% sur un an, après une progression de 39% en 2023.

La croissance s'est inscrite à 56,4% pour les activités cœur de métiers de la société à savoir les redevances payées dans le cadre des constructions d'éthaniers et de méthaniers.

Les contrats passés par GTT avec les chantiers navals prévoient que ces derniers utilisent la technologie du groupe pour construire des réservoirs dans les navires, ce moyennant le versement de redevances

À fin décembre, le carnet de commandes de GTT s'établit à 332 unités dont 322 méthaniers et éthaniers. Ce qui représente un total de près de 1,9 milliard d'euros de chiffre d'affaires futurs (dont 675 millions d'euros pour 2025).

Sur les autres lignes de comptes, le résultat brut d'exploitation (Ebitda) s'est établi à 388,1 millions d'euros en hausse de 65,5% sur un an pour une marge correspondante de 60,5%. Le résultat opérationnel s'est inscrit à 374,3 millions d'euros, en progression de 67,5% sur un an, pour un taux de marge opérationnelle de 58,4% contre 52,3% en 2023. Le bénéfice net a lui bondi de 72,7% sur un an à 347,8 millions d'euros.

Pour 2025, GTT a annoncé tabler sur des revenus compris entre 750 millions d'euros et 800 millions d'euros et un Ebitda situé entre 490 millions et 540 millions d'euros.

La projection d'Ebitda pour 2025 est nettement supérieure aux attentes, le consensus se situant à 477,9 millions d'euros, remarque Oddo BHF. Le courtier apprécie ainsi des perspectives qu'il juge "extrêmement solides".

Trump en soutien ?

GTT a par ailleurs annoncé qu'il proposerait à ses actionnaires de distribuer un dividende de 4,36 euros par action, en hausse de 72% sur un an.

À la Bourse de Paris, l'action GTT bondit de 17% vers 15h20, signant la plus forte hausse du SBF 120.

Alors que la société a enregistré 84 commandes de méthaniers et éthaniers l'an dernier, Oddo BHF s'attend à ce que l'année 2025 soit encore riche sur le plan commercial.

"La dynamique des nouvelles commandes devrait perdurer compte tenu des besoins pour les unités de liquéfaction en cours de construction (60/85 unités), de nouvelles FID (des décisions d'investissements finales, NDLR) attendues et renforcées par la nouvelle administration Trump ainsi que par le marché du renouvellement", explique le courtier.

Le président américain, Donald Trump, a plusieurs fois déclaré vouloir relancer les exportations américaines de GNL, qui avaient été bloquées par un moratoire émis par l'administration Biden. Un tel projet devrait relancer les projets d'unités de liquéfaction et donc se traduire par davantage de besoins de méthaniers et de membranes construites par GTT.