(BFM Bourse) - La banque américaine a relevé son conseil à l'achat sur l'opérateur du tunnel sous la Manche, estimant que ses volumes vont s'améliorer et que ses concurrents, c'est-à-dire les compagnies de ferry, seront pénalisés par leur inclusion dans le marché européen du carbone.
Après avoir publié la semaine dernière des revenus solides au premier trimestre, ce qui avait été salué par une hausse de 2,8% de l'action, Getlink continue de bénéficier des faveurs du marché.
L'exploitant du tunnel sous la Manche s'adjuge 3,1% ce lundi, à 16,34 euros vers 15h40, signant l'une des plus fortes progressions du SBF 120. La société dirigée par Yann Leriche bénéficie d'un relèvement de recommandation de la part de Goldman Sachs, qui est passé de "neutre" à "acheter" sur l'action, tout en rehaussant son objectif de cours à 20 euros contre 18 euros précédemment.
La banque américaine note que les volumes de camions de marchandises et de véhicules particuliers transportés par les navettes de l'entreprise sont restés, au premier trimestre, en net retrait par rapport à la même période de 2019 (la dernière année à ne pas avoir été affectée par la pandémie), de 27% pour les camions et de 19% pour les véhicules de tourisme.
Mais au vu des données encourageantes sur les voyages que Goldman Sachs a pu compiler, et des commentaires positifs de Getlink sur le trafic durant les vacances de Pâques, la banque table sur une amélioration pour les prochains trimestres. Au final, selon elle, le trafic pour les camions de marchandises devrait être inférieur, cette année, de 17% à celui de 2019, chiffre qui passerait à 13% pour les véhicules de tourisme.
Des concurrents pénalisés par les émissions carbone
Surtout, Goldman Sachs voit des vents favorables pour l'action à moyen terme. La banque cite une potentielle amélioration des relations économiques et commerciales entre le Royaume-Uni et l'Union européenne, qui évidemment favoriserait le trafic de la société.
De plus, Goldman Sachs estime que les principaux concurrents de Getlink, c'est-à-dire les sociétés de ferry et, dans une moindre mesure, les compagnies aériennes avec les vols court-courrier, seront pénalisés par des règles plus strictes au niveau du marché européen des émissions de carbone. Les sociétés de ferry vont notamment être progressivement incluses dans ce marché, appelé EU Emissions Trading Systems (ETS), soit le système d'échange de quotas d'émission.
Concrètement, les opérateurs de ferry devront en 2025 payer l'équivalent de 40% de leurs émissions de quotas de Co2 au titre de 2024, chiffre qui passera à 100% pour l'année 2027 au titre des émissions de 2026. Les compagnies aériennes vont, elles, progressivement perdre leurs quotas gratuits sur les vols intra-européens dont elles bénéficiaient jusqu'à présent, et ce à compter de 2024.
Pour Goldman Sachs, ces éléments devraient bénéficier "à la compétitivité et au 'pricing power' [pouvoir de fixation des prix, NDLR] de Getlink, en particulier si les prix du carbone continuent à grimper".
La banque estime également que Getlink pourrait bénéficier à moyen-long terme de l'expansion du train à grande vitesse dans le tunnel sous la Manche, avec davantage d'opérateurs ferroviaires, au-delà du seul Eurostar, qui emprunteraient cette route. Elle cite comme exemple l'espagnol Renfe.
La banque a par ailleurs relevé à la hausse l'apport aux résultats d'ElecLink, le câble permettant des interconnexions électriques, qui a été déployé en mai 2022. Goldman Sachs juge qu'il apportera 1,3 milliard d'euros de résultat brut d'exploitation (Ebitda) entre 2022 et 2025, soit près de six fois sa précédente prévision.
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